La sale guerre coloniale de l’Etat turc au Kurdistan continue…

Capt_ 2015-09-03 à 13.18.53

Alors que l’Etat turc revendique la mort de plus de 800 militants kurdes et souligne les 80 flics et militaires turcs tués depuis un mois, le site “Amitiés kurdes de Bretagne” propose un suivi de la situation des dernières semaines au Kurdistan via une carte interactive mise à jour quasi quotidiennement.

Demirtas répond à Erdogan

hdp-izmir-30042015Le président Erdogan a déclaré qu’il était impossible de trouver des solutions à la situation actuelle. Il n’est pas contre la fermeture du HDP, il insiste surtout sur l’idée que le HDP doit enlever l’immunité de ses députés. Avant de s’envoler pour la Chine, le président a lancé dans un communiqué de presse  » les dirigeants de ce parti doivent en payer le prix ».

«La république turque a la force et le pouvoir de demander des comptes pour ses militaires massacrés par des groupes terroristes, se disant appartenir à des groupes politiques de gauche, révolutionnaires, syndicats des jeunes démocrates. Il n’est pas question de faire un pas en arrière. Ceci est un processus, et cette décision de processus perdurera. Celles et ceux qui ont un cocktail molotov dans une main, des pierres dans l’autre, et un masque sur le visage vont d’abord passer entre les mains de notre force de sécurité. Et ensuite ils auront la peine qu’ils encourent, je vous le promet.»

En réponse aux attaques du AKP (parti du président Erdogan), et au MHP (parti des loups gris, ultra nationaliste), Demirtas (coprésident du parti HDP, parti pro-kurde) a déclaré : « L’immunité vous dites? Avec mes 80 camarades députés, nous allons discuter du retrait de l’immunité, et ensemble nous déciderons. On va faire une pétition qu’on soumettra au parlement. Et vous ça vous dit aussi? Si vous n’avez pas peur, enlevons l’immunité ensemble.»

Continuer la lecture de Demirtas répond à Erdogan

Déclaration des supporters de foot de Carsi, d’Ultraslan, et de Fenerbahçe

taraftar-grupları

« Derrière nos maillots, on veut que soit écrit « Baris » (« Paix »), et nous voulons la Vie comme sponsor. »
Les supporters de Carsi (Besiktas), de UltrAslan (Galatasaray) et les jeunes supporters de Fenerbahçe se sont retrouvés le 28 juillet pour affirmer à nouveau ensemble leur désir de paix.
« La paix, la fraternité, l’amour et le respect sont les mots que l’on souhaitent et les idées qui nous relient. Ce langage universel est celui de nos convictions, est celui qui nous unis »

Continuer la lecture de Déclaration des supporters de foot de Carsi, d’Ultraslan, et de Fenerbahçe

Brèves du 29 Juillet

sınır-1-Temmuz-2015Mouvement militaire près de Gaziantep

A la frontière syrienne, en face de la ville de Cerablus sous le contrôle de Daesh, les militaires turcs renforcent leurs position à Kerkamis. Près du village de Kerangil, des camions transportant du sable et d’autres matériaux de construction se dirigeaient vers la frontière pour débuter l’édification d’un rempart. L’accès à la zone est interdite aux civils.


 

asker-operasyon-saldiri-arsiv-20072015Affrontements à Ağri

Au pied des montagnes d’Ağri, dans le département d’Ağrı doğubeyazıt, des affrontements ont eu lieu entre les gendarmes et le PKK. 3 militaires ont été grièvement blessés.


 

hava-saldırısı1Les bombardements continuent

Les avions de chasse de l’armée turque continuent à frapper les zones du PKK, à Kandil, Gaze, Zap, Metina et Heftan, à partir de leur base de Diyarbakir.


 

polis-saldırıları-dewan-ediyorA Kiziltepe les affrontements ont duré toute la nuit

A Kiziltepe, région de Mardin, des manifestations ont eu lieu contre les rafles, les bombardemants et les arrestations opérés par les flics contre les membres du PKK. Les affrontements entre les manifestants et la police ont duré toute la nuit et l’électricité a été coupée dans toute la ville.


 

kerkuk-yumurtalik-29072015Attaque contre un oléoduc à Kerkük-Yumurtalik

Le ministre de l’Energie a annoncé que le 28 au matin une attaque a été faite entre la ville de Sirnak et de Cizre sur l’oléoduc de Kerkük-Yumurtalik. Celui-ci ayant explosé, les vannes garantissant l’approvisionnement de la Turquie, ont du être fermées.


kürt-işçilere-saldır[Erzurum] Des ouvriers kurdes menacés de lynchage

Dans la région d’Erzurum, à Askale, des ouvriers kurdes travaillant dans les chantiers de TOKI [ndt: bétoneur constructeur de grands ensembles] se sont vus attaqués par 2000 personnes.

D’après un témoin, les 150 travailleurs kurdes se sont réfugiés dans un immeuble en construction de 1h30 à 5h du matin :  » Leurs vies étaient en danger ». L’un des travailleurs, Cemal Akar raconte :  » On était environ 150. 2-3 de nos amis se sont fait attrapés et tabassés. Nous nous somme réfugiés au 3e étage du batiment. Et nous avons réussi à bloquer nos assaillants au 2e étage. Presqye tous les habitants se sont rassemblés au pied du TOKI. Nous ne sommes pas en sécurité dans cette ville ». Les flics ont finalement sortis les travailleurs kurdes du bâtiment avant de les chasser de la ville.

 


gözaltı-operasyonları3Dans 39 départements, 1302 garde à vu

Il est annoncé par le commissariat générale et la gendarmerie nationale cas ce jour, du 29 juillet, dans 39 départements, 1302 personnes ont été arrêté. L’OTAN soutient le gouvernement d’Erdogan a combattre les terroristes, en mettant Daesh et le PKK dans le même sac.

Sous le paradigme kurde

CQFDDossier spécial Kurdistan dans le dernier numéro du journal de critique sociale CQFD. Nous reproduisons ici le texte principal intitulé « Sous le paradigme kurde« …
Les Kurdes ont toujours été pris en étau entre les différentes puissances régionales – ottomane, perse et arabe – et les intérêts occidentaux. Écartelés entre plusieurs entités nationales lors du partage du Moyen-Orient par la France et la Grande-Bretagne (accords secrets de Sykes-Picot) après la Première Guerre mondiale et la non-ratification du traité de Sèvres par la jeune Turquie en 1920, ils ont été à la fois assignés à choisir un camp et soupçonnés de traîtrise par les nouveaux États-nations qui leur imposaient leur joug. Ils furent les laissés-pour-compte des luttes anticoloniales. L’historien du Moyen-Orient Maxime Rodinson donnait l’explication de cet oubli, voire de ce mépris : «C’est simplement que les Kurdes ont eu le tort ou le malheur d’avoir à revendiquer leur indépendance de décision à l’encontre (entre autres) de deux nations qui, elles-mêmes, revendiquaient des droits analogues et étaient, de ce fait, soutenues par la gauche mondiale. D’abord, dans le passé récent, contre une Turquie nationaliste que les puissances impérialistes d’Occident voulaient asservir et que l’évolution de sa politique intérieure n’avait pas encore rendue antipathique à cette gauche. Ensuite et surtout, contre les Arabes d’Irak (et de Syrie), alors que le peuple arabe dans son ensemble apparaissait comme une victime de choix des mêmes impérialistes et le chef de file de la lutte contre eux. Les Kurdes, en quelque sorte, seraient donc les opprimés des opprimés. » (1) Cependant, ce qui se joue aujourd’hui au Rojava syrien et au Kurdistan nord (« Bakur », côté turc) ressemble moins à une lutte nationale qu’à une révolution sur des bases d’auto-organisation qui dépasse largement la simple carte identitaire kurde. Accompagnant une petite délégation, et grâce à un excellent traducteur, CQFD s’est rendu dans le sud-est du territoire turc à la rencontre d’une société kurde intensément politisée… et à la recherche de sentiments communs.

Continuer la lecture de Sous le paradigme kurde