Oubliez l’ONU ! Rencontrez les réfugié-e-s autonomes au Kurdistan !

Un texte de Dilar Dirik, daté du 5 octobre 2015.

Rejetant les discours victimisants, des camps de réfugiés soutenus par le PKK au Kurdistan ont pris le contrôle de leur destin en créant leur propre organisation autonome.Sans rentrer dans les débats brutaux et déshumanisants qui dominent la soi-disant « crise des refugié.e.s », explorons une histoire différente de ces réfugié-e-s. Une histoire d’autonomie, d’auto-détermination et de prise de confiance en soi. Trois camps de réfugié-e-s au Kurdistan illustrent cette alternative radicale au statu quo.

Notre voyage commence à Makhmour, à quarante minutes en voiture d’Erbil (capitale de la région kurde irakienne). Ce camp est “un miracle” d’après les mots de ses propres habitantes. Il a été créé dans les années 1990 après que l’armée turque ait détruit des villages et poussé 100 000 personnes à l’exil, fuyant les massacres et l’assimilation forcée. A mille lieux de la réalité d’Erbil – décor de pacotille à l’américaine avec des panneaux publicitaires turcs – quand on entre dans le camp de Makhmour qui est gardé par des militant-e-s du PKK on sent une atmosphère différente : une vie collective.

A cause de la nature explicitement politique du camp – le PKK y est présent au grand jour – il a été déplacé plusieurs fois et fréquemment criminalisé, envahi et partiellement détruit au fil des années par l’Etat turc ou irakien, et même par le KDP (Parti démocratique Kurde) qui gouverne Erbil. Pour ces mêmes raisons, l’ONU n’a jamais apporté son soutien au camp.

De nombreux enfants sont morts suite à des piqûres de scorpions durant les premières années du camp, situé dans une zone désertique et hostile. Au fil du temps, malgré les attaques venant de l’extérieur, les gens se sont organisés et ont fait de ce désert un coin fertile. Chaque quartier ici forme une commune, qui chacune contient un groupe autonome de femmes. L’éducation – y compris le programme – comme les service de santé ou l’économie sont des sujets discutés et déterminés de manière autonome et indépendante du gouvernement régional d’Erbil. Toute l’infrastructure a été construite collectivement. “Chacun-e a placé une brique de chaque maison ici” dit l’histoire de Makhmour.

Le conseil des femmes d’Ishtar a été créé en 2003 afin de représenter les désirs et besoins des femmes. L’académie des femmes « Martyr Jiyan » (du nom d’une femme du camp tuée par le KDP lors d’un soulèvement) organise des cours d’alphabétisation, d’auto-défense (philosophique et physique), de géographie régionale et mondiale, d’histoire des femmes, sur le confédéralisme démocratique, d’écologie, etc..

« Apprendre c’est prendre conscience » explique Aryen, qui enseigne à l’académie. « Il fut un temps en Mésopotamie où les femmes organisaient la société. Ce temps, au niveau de l’éthique et de l’égalité, paraît très loin. Nous voulons en tant que femmes faire revivre ces valeurs et donner de la force aux femmes pour résister et prendre conscience. »

Celles et ceux qui ont pu témoigné de l’invisibilité des femmes dans la ville ultra-patriarcale d’Erbil rencontrent ici des femmes extrêmement différentes : confiantes, dynamiques, heureuses -un signe frappant de l’impact qu’ont les environnements systémiques sur les femmes.
Bien que le camp soit sous protection de l’ONU, seul le PKK était là pour évacuer et défendre les gens quand Daech attaquait l’année dernière. Tous les adultes du camp savent manier un fusil et prennent des tours de garde la nuit.

Notre prochaine étape nous amène dans les montagnes du Sinjar (Shengal), la scène du dernier massacre des kurdes yézidis. « C’est clairement le dernier massacre des Yezidis » disent les gens ici, « si on se disperse dans la diaspora, ça sera notre fin, on cessera d’exister en tant que communauté. C’est pourquoi la seule solution est de s’organiser. »
C’est ce que de nombreuses personnes peinent à comprendre : l’attachement au territoire est un élément existentiel pour de nombreuses communautés, le déplacement implique l’effacement irréversible de leur histoire.

« En raison des trahisons et du manque d’organisation, on devient des victimes » explique un membre du Conseil Fondateur de Shengal, établi en janvier 2015, basé sur les principes du confédéralisme démocratique. « Maintenant on sait que si on ne se prend pas en charge nous-mêmes, personne ne le fera. »

Approximativement 40 000 personnes vivent aujourd’hui dans des tentes sur la montagne. « On a commencé par marcher de tente en tente pour se rendre compte des besoins basiques des gens. Progressivement, on a commencé à construire notre propre organisation à travers des comités dédiés aux questions de santé, de culture, d’éducation, d’économie, etc., au niveau des problématiques quotidiennes comme à plus long terme. Les femmes et les jeunes s’organisent de manière autonome. Très rapidement on est devenu une épine dans le pied du KDP, qui s’est retiré quand le massacre a commencé » a-t-il ajouté. Alors qu’il bloque l’accès aux autres, le KDP distribue ici l’aide internationale en son nom propre.

Notre dernier arrêt est le camp du Newroz (nouvel an kurde) qui a été créé en août 2014 à Dêrik (ville syrienne, appellée al-Malikiyah en arabe) après que 10 000 Yézidis aient fui depuis Shengal (Irak) vers le Rojava (Syrie) à travers le « corridor humanitaire » organisé par les YPG.

Lors de ma première visite du camp en décembre 2014, l’embargo du Rojava était total, il était imposé par l’Etat turc comme par le KDP. Il bloquait l’aide humanitaire, la nourriture, les couvertures et mêmes les livres aux frontières.

Suite à des pressions politiques, et particulièrement après la résistance de Kobané, quelques organisations internationales fournissent à présent une aide limitée, mais l’embargo continue. Le Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies a essayé de recréer le camp en accord avec ses concepts universels, négligeant le fait qu’il y avait déjà une auto-organisation en place. Il s’est heurté à la résistance de l’assemblée du camp, et a été forcé de respecter ses demandes et de fournir le matériel nécessaire, que les gens coordonnent eux-mêmes.

Les institutions internationales sensées avoir pris en charge le camp ont souvent laissé ces gens être affamés, souffrir et mourir, en confiant l’aide aux agences étatiques. Cependant les réfugié-e-s qui se sont vues prendre tout ce qu’illes avaient, ont reconstruit ici une vie dans la dignité et la force.

En Septembre 2015, la photo du jeune Alan Kurdi de Kobané étendu noyé sur la plage, a réussi à toucher la conscience silencieuse de l’humanité. Mon ami Mehmet Aksoy écrit alors : « Parfois le destin d’un enfant est écrit 100 ans avant qu’il naisse. Je ne parle pas de destin divin, mais de causes historiques et politiques, de pouvoir et d’économie, d’exploitation et de colonialisme. »

Ce qui rend les corps comme celui d’Alan Kurdi si cruellement jetables c’est cet ordre du monde qui accorde plus de valeurs aux Etats-frontières qu’aux êtres humains.

Dans un monde dirigé par les états-nations, qu’est-ce qu’on peut attendre d’un système comme celui de l’ONU qui ne fait que respecter les ordres d’Etats qui sont la cause et la racine des massacres, génocides, nettoyage ethniques, déplacements de masses, pauvreté, guerres et destructions auxquelles on assiste aujourd’hui, parce que l’existence même de ce système les nécessite, surtout en tenant compte du fait que son centre de pouvoir les plus gros vendeurs d’armes au monde ?
Rendre les personnes déplacées dépendantes et dépolitisées, tout en menant un discours chauvin dans les pays d’accueil qui se sont établis à travers l’impérialisme, le racisme, la colonisation, le vol, l’exploitation, la guerre, les assassinats et le viol, est une stratégie de l’ordre international pour maintenir le statu quo raciste. Les camps de Makhmour, de Dêrik et de Shengal, qui rejettent les Etats-nations, racontent une autre histoire.

Sabriye, une femme de Makhmour explique : « Ils nous craignent parce que nous tenons sur nos jambes. Nous ne faisons confiance à personne pour nous sauver. Nous prenons nos destins en main et nous créons notre auto-défense et notre système social. Nous rendons la vie plus douce en nous organisant par nous-mêmes. »

Plutôt que de charité, les réfugié-e-s ont besoin de camarades qui les aident à combattre les causes des déplacement de populations (comme les invasions étrangères ou le commerce d’armes) et qui soutiennent leur processus d’autonomie. Le mois dernier, le père d’Alan Kurdi, a appelé à la reconnaisance politique du Rojava : « Je vous suis reconnaissant pour votre sympathie, ça m’a donné l’impression de ne pas être seul. Mais une étape essentielle pour mettre fin à cette tragédie et éviter qu’elle se répète serait de soutenir notre mouvement d’auto-organisation ».

Le monde entier a pleuré pour le père d’Alan Kurdi, va-t-il soutenir sa politique aussi ?

Source : http://dilar91.blogspot.fr.

Repris de Merhaba Hevalno n°2.

Merhaba Hevalno mensuel n°4 – mai 2016

12647402_1647537328829041_6028603301150045679_nVoici le quatrième numéro de « Merhaba Hevalno mensuel », une revue de presse dans laquelle nous publions chaque mois des textes à la fois d’actualité et d’analyse sur les mouvements de résistance en cours au Kurdistan.

 

Téléchargez le pdf (20p A4), imprimez et photocopiez-le et diffusez-le autour de vous, partout !

On en est au quatrième numéro, et on essaie toujours de recueillir et traduire des textes divers qui, on l’espère, permettent de comprendre la réalité complexe du mouvement révolutionnaire kurde. On trouve important de diffuser du discours direct, parce qu’on ne veut pas parler à la place des gens. Et des textes critiques, parce qu’on veut entretenir une solidarité non pas aveugle mais critique.

Comme on le disait dans le premier numéro « Nous espérons que cette publication puisse donner, si petit qu’il soit, un souffle à l’élan de solidarité avec les mouvements kurdes, et que les mots puissent renforcer et nourrir nos luttes à nous tout-e-s, là-bas comme ici ». Et ce mois-ci on est heureuses de pouvoir relayer tout un tas d’actions qui ont eu lieu en Europe, de toutes formes, qui nous donnent espoir que ça bouge ici!

Ce dernier mois, l’État turc a continué sa guerre contre le mouvement kurde (couvre-feux, destructions, emprisonnements, etc.) et s’est muni pour cela d’un nouvel arsenal juridique qu’on tente d’expliquer en plusieurs articles : déchéance de nationalité et confiscation des biens des personnes considérées « terroristes », levée de l’impunité pour les députés des partis pro-Kurdes, etc.. Par ailleurs, fin avril-début mai correspond à l’anniversaire des deux génocides perpétrés en Turquie, contre les Arménien.ne.s. puis contre les Alévi.e.s vivant à Dersim. Et n’oubliez pas de lire les brèves pour voir comment la résistance continue, ainsi que l’article sur les journalistes de JINHA, l’agence de presse de femmes, riche source d’informations.

En ce qui concerne le Rojava, on nous pose toujours beaucoup de questions sur les alliances stratégiques du mouvement kurde. On a donc choisi ce mois-ci de vous parler des affrontements qu’il y a eu à Qamichlo, contre l’État syrien non pas contre Daech et au cœur du Rojava non pas à sa frontière, pour donner des clés de compréhension de la relation complexe entre le Rojava et Bachar Al-Assad. On reviendra aussi sur la déclaration d’autonomie qui a été faite mi-mars, ou plutôt, sur les réactions qu’elle a suscité pour mieux saisir les alliés du projet fédéral et ses ennemis.

Ce mois-ci on a un peu fait l’impasse sur l’Irak, mais on a eu des nouvelles du Rojhelat (Iran) où les combattant-e-s ont annoncé une reprise du conflit armé. On essaie dans un article de donner quelques éléments de contexte et d’expliquer pourquoi cette annonce. On essaiera de faire plus prochainement.

Regardez l’agenda ! Envoyez-nous des infos, des commentaires, des rendez-vous que vous organisez, des récits de manifs, de voyage.

Et bonne lecture!

Au sommaire :

  • Edito & agenda
  • Entretien avec Duran Kalkan (haut commandant du PKK)
  • Entretien avec Selahattin Demirtaş (co-président du HDP)
  • Arsenal juridique antiterroriste
  • Entretiens avec Jinha, l’agende de presse de femmes
  • L’état turc mène une contre-révolution au Bakûr
  • Réactions face à la création d’un système fédéral au Rojava
  • Affrontements à Qamishlo avec les troupes du régime syrien
  • Luttes et répression au Rojhilat
  • Journée internationale contre les accords entre l’UE et l’Etat fasciste turc
  • Glossaire et plus…

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Extrait de l’entretien avec une journaliste de JINHA :

 » C’est très important d’avoir JINHA ici, maintenant. Quand Kobané est sortie aux informations internationales, les gens étaient focalisés sur les combattantes des YPJ. L’angle était le suivant : « Daesh a attaqué, alors les femmes ont été forcées de prendre les armes », mais c’est faux ! Les femmes ici combattent depuis bien avant Daesh, mais cela ne convenait pas aux médias occidentaux, alors ils ont jeté notre histoire. Ils ont enlevé le contexte. C’est pourquoi il est important que nous soyons là, pour montrer la réalité. Le pouvoir est entre les mains qui se révoltent contre les structures de pouvoir à chaque fois qu’elles y sont confrontées.
Je suis dangereuse. Toutes les femmes dans ce bureau sont dangereuses. L’État veut que vous pensiez comme lui, que vous mangiez comme lui, que vous marchiez comme lui. Ils veulent que nous écrivions exactement ce qu’ils décident, mais nous ne serons jamais comme eux. Nous n’avons pas peur d’eux et quand la police ou les militaires voient des femmes sur les lignes de front qui n’ont pas peur d’eux, c’est quelque chose de terrifiant.  »

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Merhaba Hevalno mensuel n°3 – avril 2016

CULKfw3W4AAMgu0Voici le troisième numéro de « Merhaba Hevalno mensuel », une revue de presse dans laquelle nous publions chaque mois des textes à la fois d’actualité et d’analyse sur les mouvements de résistance en cours au Kurdistan.

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[…] Malgré la guerre psychologique semée par l’État turc, les célébrations du 8 mars (journée mondiale des femmes) et celles du Newroz le 21 mars (fête du printemps pour les Kurdes et d’autres peuples du Moyen-Orient) ont bien eu lieu. L’État avait interdit la plupart de ces rassemblements, ou alors avait fait courir la rumeur d’alertes à la bombe, mais dans la plupart des cas, les célébrations se sont déroulées, certes avec moins de monde que les années précédentes, mais avec autant de détermination. Le Newroz est un jour de fête et un jour de lutte ; on célèbre par les danses et le feu symbolique la lutte de libération des populations contre le pouvoir tyrannique (on vous transmet un conte du Newroz en fin de revue).

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Ce bulletin mensuel autour de l’actualité du Kurdistan est notamment rédigé depuis la ZAD de NDDL, mais pas seulement ! Un certain nombre de camarades de Toulouse, Marseille et d’ailleurs y participent…

Pour nous contacter : actukurdistan(a)riseup.net

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Merhaba Hevalno mensuel n°2 – mars 2016

DSC00260Voici le deuxième numéro de « Merhaba Hevalno mensuel », une revue de presse dans laquelle nous publions chaque mois des textes à la fois d’actualité et d’analyse sur les mouvements de résistance en cours au Kurdistan.

« Nous voudrions, en publiant ce bulletin, mettre en mot et en acte notre solidarité avec les mouvements de résistance au Kurdistan. Malgré la complexité de la situation là-bas nous tenterons de rendre les articles aussi accessibles que possible, pour qu’on en parle, et pour que les mots et les cris de résistance des gens sur place puissent se répandre et se transformer en d’autres actes concrets, pour qu’on s’organise en solidarité avec ce mouvement en ayant d’autres informations et critiques que les « infos » pré-mâchées de la presse classique.

Si, collectivement, nous avons décidé de publier ce bulletin, c’est parce qu’au-delà de la vision romantique (réductrice) de la guérilla lançant des attaques depuis les montagnes, nous entrevoyons les liens qui peuvent exister entre les révolutions sociales et politiques du Kurdistan Syrien (Rojava) et du Kurdistan Turc (Bakur) et d’autres mouvements populaires du passé et du présent. Que nous entrevoyons aussi ce que cette ré-organisation anticapitaliste, ouvertement féministe et auto-gestionnaire, d’une échelle sans précédent et ce malgré le contexte de guerre, peut avoir d’inspirant pour nos collectifs (qui, il faut bien le dire, paraissent bien bordéliques à côté !).

Nous pensons à toutes celles et ceux  qui, dans leurs montagnes, dans leurs quartiers, à la campagne ou en ville, résistent et se battent pour que le peuple kurde, ainsi que ses luttes et sa résistance, ne se fassent ni enterrer par les États et groupes fascistes du Moyen-Orient, ni récupérer par les puissances coloniales occidentales, dont bien sûr notre chère fRance fait partie.

Nous saluons aussi toutes celles et ceux qui se mobilisent déjà en Europe pour que cette révolution continue à faire écho ici, et pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli ni dans la déchetterie de l’ignorance générale créée par les médias classiques.

Nous espérons, enfin, que cette publication puisse donner, si petit qu’il soit, un souffle à l’élan de solidarité avec les mouvements kurdes, et que les mots puissent renforcer et nourrir nos luttes à nous tout-e-s, là-bas comme ici.« 

Ce bulletin mensuel autour de l’actualité du Kurdistan est notamment rédigé depuis la ZAD de NDDL,mais pas seulement ! Un certain nombre de camarades de Toulouse, Marseille, Angers, Lyon et d’ailleurs y participent…
Pour nous contacter : actukurdistan(a)riseup.net

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Sommaire :
  • Le Mouvement d’auto-gouvernance kurde au Bakur
  • Les habitant.e.s de Cizre attendent le jour de vengeance
  • Rojava, comment défaire l’Etat
  • Oubliez l’ONU ! Rencontrez les réfugié.e.s autonomes au Kurdistan
  • L’UE finance Daesh
  • Mettre la pression sur le régime turc
  • Agenda et Newroz
  • Brèves du Bakur, du Rojava, d’Irak et d’Iran, de Turquie et d’Europe
  • Glossaire, etc…