Message d’Anonymous à l’Etat turc

anonymous-internet-turkey-protestCes derniers jours depuis le 14 décembre, la Turquie a subi des attaques internet sur plus d’un milier de ses sites.

Anonymous revendique ces hacks. Anonymous a prévenu la Turquie que, si elle continue de travailler avec Daesh, les hacks s’intensifieraient.

Un mois auparavant, les cybers hackers avaient déclaré la guerre à Daesh, et aujourd’hui c’est au tour de la Turquie. #OpTurkey, Operasyon Türkiye, est le nom que donne le groupe Anonymous à cette opération.

Dans cette vidéo du 19 décembre, Anonymous déclare :

« En achetant du pétrole et en soignant les djihadistes, la Turquie soutient Daesh. Nous n’allons pas continuer à accepter le soutien du leader turc Erdogan à Daesh. Nous nous adressons à tout le gouvernement turc, si vous n’arrêtez pas votre collaboration avec Daesh, on va continuer nos cyber-attaques sur vos sites et vos banques. Et nous allons faire tomber vos sites gouvernementaux. Nous allons cibler vos aéroports, vos bases militaires et vos institutions gouvernamentalers. Nous allons faire effondrer la bourse et vos banques. Stoppez votre folie. Votre destin est entre vos mains. »

https://youtu.be/0m9lzxXIDBU

Manifestations à Diyarbakir contre l’état de siège [18/12]

diyarbakir_mb_18aralik_1Cela fait 17 jours que le quartier de la vieille-ville de Sur est assiégé par les militaires et les forces spéciales de la police. Le peuple de Diyarbakir est une fois de plus sorti dans la rue pour protester contre l’Etat turc. Il y a eu des rassemblements qui devaient partir de 3 endroits différents – Yenisehir, Kayapinar et Baglar – pour se retrouver à Ofis et marcher ensemble vers Sur. Mais la police a directement attaqué avec des gaz et les habitants n’ont cesser de lutter jusqu’au soir pour que le siège soit levé de Sur. Une journée quotidienne à Diyarbakir…

Traduction de Sendika.org. Et quelques photos de Aktivist Kamera.

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Terreur d’Etat : brèves du 18 décembre

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Traductions de brèves de Sendika.org et IMC TV…
A Cizre c’est le 5ème jour de couvre-feu.

Les attaques de l’Etat turc s’intensifient dans la violence. Elles se multiplient dans les quartiers de Cudi, après qu’un commandant des forces spéciales se fasse tué et qu’il y ait 4 militaires blessés. L’ambulance est venue récupérer les militaires et le corps du commandant pour les emmener à l’hopital public de Cizre. Mais la police et l’armée ont refusé l’hospitalisation des officiers dans l’hôpital de la ville et les blessés ont emmenés au campement de l’armée pour être soignés. Deux civils ont également été tués par les policiers.

 

Les sièges continuent, la lutte aussi.

A Şırnak,à Cizre, à Silopi, à Mardin et à Nusaybin les couvres-feu continuent. A Silopi et Cizre, les attaques des militaires ont été incessantes durant toute la journée. A Cizre, une mère de deux enfants a été tuée par les forces de police. A Silopi les habitants continuent de lutter, en marchant en direction des tanks des militaires, pour tenter de casser l’état de siège. Pendant ce temps, à Nusaybin la lutte et le combat ont repoussé les policiers. A Diyarbakır dans le quartier de Bağlar les habitants protestant contre l’état de siège se sont fait tirer dessus par la police à balle réelle. Un jeune est gravement blessé.
A Cizre et Silopi, les militaires continuent d’attaquer : tir de tanks et perquisitions

A Cizre du matin au soir les tanks ont bombardé les hauteurs et les alentours de la ville sans interruption. Dans le quartier de Cudi une mère de deux enfants, âgée de 30 ans, Hediye Şen, a été tuée. Dans ce quartier de Cudi, où les tanks se sont installés, les tirs de bombes se sont intensifiés sur les hauteurs de Cafer Sadık, là où la maison de la défunte a été touchée. Elle a été tuée par les forces de l’armée.

L’électricité a été coupée dans les quartiers de Yasef, Cudi et de Nur. Les attaques de tanks se densifient dans ces quartiers, des armes lourdes sont utilisées et on peut voir la ville en lumière sous les rafales de balles. Dans les quartiers de Nur (rue de Botaş et Girê Evinê), de Cudi (les hauteurs de Cafer Sadık et la rue Yafes Mahallesi), les alentours de Yeniköy et de Serbanê Cirf, les tanks et les véhicules des forces de police se sont installées, et les attaques dans ces quartiers continuent sans arrêt. Des attaques avec des armes lourdes ont été également perpétrées sur la maison où les habitants se recueillent pour les défunts (Cudi Taziye Evi). Suite à la coupure d’électricité, les habitants font des feux pour essayer de voir dans la pénombre, et pour se réchauffer. Malgré les attaques à répétition les habitants continuent de lutter.

 

La lutte a brisé le blocus à Silopi

Au matin à Silopi, les militaires ont voulu rentrer dans la ville avec leurs tanks. Les habitants ont empêché les véhicules de rentrer, les militaires ont dû faire marche arrière. Le mouvement a continué dans les quartiers de Başak et de Barbaros près du quartier Alihems où les militaires ont occupé la zone avec leurs véhicules et leurs tanks, et d’où ils ont perpétrés des attaques dans la ville. Mais les manifestants là aussi se sont mis devant les tanks, là encore les militaires ont dû faire demi-tour. Les terrains qui étaient occupés par les véhicules blindés des policiers et les tanks des militaires, ont été repris par les habitants. Suite à cela, les habitants ont décidé de faire une vigie pour parer à toute attaque des militaires. Mais ces derniers tournent pour tenter de se frayer un chemin.

 

Et dans les environs de Silopi, couvre-feu annoncé

Le couvre-feu a commencé à 23h. Aucune autorisation n’a été actée par le préfet, mais l’annonce de l’interdiction de sortir dans les rues est faite par les hauts-parleurs de la mosquée. Dans les quartiers, tout le monde n’a pas entendu l’annonce, et plusieurs religieux se sont même fait menacer par les policiers depuis leur véhicules blindés. Et ceux qui n’ont pas prêté attention à leurs menaces se sont fait attaqués par des bombes lacrymogènes.

 

A Nusaybin contre les attaques, l’autodéfense !

Le couvre-feu et les attaques s’intensifient à Nusaybin dans les quartiers de Dicle, Fırat, Yenişehir et Abdulkadirpaşa, mais dans les quartiers de Zeynel Abidin et Kışla les habitants gardent à tour de rôle les barricades pour défendre leurs quartiers des attaques. La police a tourné avec ses véhicules blindés dans la rue d’Önder qui relie les deux autres quartiers. Elle a attaqué les habitants avec un grand nombre de bombes lacrymogènes et de tir à balles réelles. Suite aux attaques de la police, les habitants se sont defendus en repondant avec des jets de pierres. La police a dû se replier.

 

Nusaybin : Une personne a été assassinée et un enfant blessé

Dans les quartiers de Selahattin Eyubi et Yeni Turan reliés par la rue de Sakarya, la police a fait feu sur un groupe d’enfants. Dans un quartier où le couvre-feu n’était pas annoncé, la police est rentré avec leurs véhicules blindés et ont mitraillés dans tous les sens. Un homme rentrant de son travail s’est fait tué, et un jeune de 12 ans a été blessé à la jambe. Les deux personnes ont été transporté à l’hôpital de Nusaybin. L’homme qui a été blessé au ventre a succombé à ses blessures. Le jeune est hors de danger. L’hôpital a été bloqué par la police suite à ces incidents.

 

A Diyarbakır, une personne a gravement été blessée.

Contre l’état de siège à Sur, et les attaques de l’Etat sur le peuple, les habitants de Dıyarbakir ont protesté malgré la répression, toute la journee dans plusieurs quartiers de la ville. La lutte a continué la nuit dans le quartier de Bağlar. Dans la rue de Gürsel, les forces spéciales ont tiré à balles réelles sur la population, et un homme de 27 ans, Muhammet Aktagan, a été gravement blessé. Il a été transporté à l’hôpital le plus proche par les habitants du quartiers. La vie du jeune homme serait en danger.
Les jeunes Şerdil Cengiz et Şiyar Salman ont aussi été abattus par les forces spéciales lundi 14 décembre dans la rue de Kaynartepe. Un grand nombre de véhicules blindés de police et des Ford Rangers banalisés avaient déjà en effet bloqué le chemin aux jeunes manifestants dans le parc de Koşuyolu… Les forces spéciales s’immiscent dans les ruelles, jettent des bombes lacrymogènes dans tous les sens, et tirent des coups de feu sur les habitants : les gens se sont réunis dans la rue de Nukhet Coşkun pour protester contre cette facon de bloquer et de tuer…

La situation à Suruç (décembre 2015)

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Cinq mois après l’attentat qui a pris la vie de 33 jeunes turcs au centre culturel Amara de Suruç, la population continue à vivre avec ce trauma. La plupart des réfugiés sont retournés à Kobanê, les camps gérés par la mairie HDP ce sont quasiment vidés. Et la situation de cette petite ville-frontière de 100000 habitants s’est normalisée. Il n’y a plus d’internationaux venus filer un coup de main pour le Rojava. La vie suit son court… Et le travail des flics également, comme partout ailleurs dans le pays : terreur d’Etat ! Une cinquantaine de membres du HDP (le parti pro-kurde) ont été arrêtés la semaine dernière, puis relâchés, avec pour certains l’obligation d’aller pointer plusieurs fois par jours. Le co-maire de la ville est recherché par les keufs qui l’accusent simplement de terrorisme pour être mis en taule. Il a préféré se faire la malle pour se mettre à l’abri. Certains de ses adjoints ont fait de même. Il n’y a plus de mairie donc, et cela devient sujet à blagues : « Si tu sais pas quoi faire, tu peux devenir le maire ! » se disent les habitants entre-eux pour dédramatiser et continuer à rire un peu. La plupart des volontaires et militants un peu actifs autour des camps de réfugiés sont eux aussi arrêtés, gardés-à-vue, puis relâchés et à nouveau recherchés pour les épuiser. Et pour en finir avec cette longue liste des personnes arrêtées, on ne peut oublier de mentionner les frères et sœurs, les familles des jeunes socialistes turcs assassinés lors de l’attentat du 20 juillet. Le climat est tendu et difficile pour tout le monde et les habitants ont peur. Même les derniers habitants du camp de réfugiés Şehit Gelhat reçoivent la visite de plus de 200 militaires : ces derniers y recherchaient quelqu’un. Ils font chou blanc et, du coup, se venge sur le camp, en détruisant l’école et les blocs sanitaires…

Telle est la situation au 15 décembre. Pour autant, comme partout ailleurs au Kurdistan, Suruç ne baisse ni les bras ni la tête. Des manifestations sont prévues pour les jours prochains…

3 brèves autour des couvre-feux et des opérations des forces spéciales..

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Le 15 décembre à Diyarbakır

Plus de 10 000 personnes ont participé aux funérailles de Şerdıl Cengiz et de Şiyar Selman, deux jeunes abattu par la police le 14 décembre à Diyarbakır. Ils ont été enterré au cimetière de Yeniköy.
Tout les habitants de la ville ont accueilli les jeunes assassinés avec des slogans. «  Şehid namirin » (« nos morts sont immortels »), « Le PKK est le peuple, le peuple est là ! », des sifflets et des applaudissements. La cérémonie de deuil s’est fait au parc de Koşuyolu, et les députés du HDP, Çağlar Demirel et Selma Irmak, étaient aussi dans le cortège. Après la prière, MEYA-DER [l’association des parents et proches de personnes tuées par la police] a déclaré « Ces jeunes ont été assassinés aujourd’hui à Koşuyolu par les mêmes qui ont assassinés leurs grand-pères, leurs pères, leurs grands frères. Maintenant ça suffit. Vous assassinez nos enfants avec le même état d’esprit que Daech. Nous refusons cette situation. Retirez votre sale politique et vos sales mains des terres du Kurdistan. »

Le co-président du DBP Ali Şimşek, a relancé l’attention sur les interdictions et couvre-feux à répétitions sur Sur, « malgré cette politique de terreur et de massacre, il ne faut pas se résigner, mais continuer la lutte ». « En ce moment une sale politique est faite au peuple kurde, la seule façon de contrer cette politique c’est la lutte du peuple kurde. On doit continuer de lutter en déclarant notre autonomie, nous n’allons pas changer d’avis. »

Le père de Cengiz : « Cela suffit, refusez de baisser la tête, et ne refusez pas d’être kurde, par peur, par intérêt, par oublie, assumez votre identité ! ». « Je m’adresse au peuple kurde. Ça suffit. Ça fait des années que vous fuyez votre identité. Arrêtez d’avoir peur. Venez, il faut qu’on soit tous ensemble. Cher Barzani je voudrais te dire : ʺça suffit d’être complice des pouvoirs sanguinaires, et d’avoir du sang kurde sur les mains.ʺ »

Après les prises de paroles, la foule s’est dirigée en direction du cimetière. Cette foule s’est agrandit au fur à mesure du parcours. Les slogans ont continué d’être scandé en kurde et en turc par la foule : «  Biji berxwedana Surê » (« Vive la lutte de Sur »), des applaudissements, des sifflets… les commerces ont baissé les rideaux pour soutenir les familles et le mouvement de lutte. Des centaines de manifestants ont rejoint le cortège, des passants, des habitants dans les quartiers, dans les rues, des personnes sur leur balcons, à leur fenêtre avec le signe de victoire.

La foule à l’arrivée au cimetière avait atteint les 100000 manifestants. Après la minute de silence, le chant de la marche kurde a été repris par tout le monde, “Çerxa Şoreşê”. Şiyar et Şerdıl ont été enterré avec des slogans criant vengeance…


Le 15 décembre à Diyarbakır

A Diyarbakır, sur la route de Silvan, une explosion a tué 2 policiers, et en a blessé 4 autres. Suite à cette attaque les ambulances et des forces de polices ont été renforcées.


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Le 15 décembre à Silvan, Cizre et Nusaybin

Des manifestations ont eu lieu contre les couvre-feux annoncés à Nusaybin, Cizre et Silopi. A Nusaybin, les forces spéciales sont en train de mener des attaques d’ampleur, mais le peuple a repris la lutte et la rue. A Cizre, la police a tué un enfant à la tête pendant les affrontements du premier soir.

A Nusaybin

En plus du couvre-feu à Nusaybin, avec l’interdiction de sortir dans les rues, les forces spéciales ont commencé leurs opérations rapidement. Dans la rue de Çağçağ, sur la place du Newroz, à l’ancien Otogar et sur la route d’İpek, des véhicules blindés et armés ont tiré dans les quartiers en lutte comme à Fırat, Abdülkadirpaşa, Dicle et Yenişehir. Le peuple répond en affirmant son autonomie et son autodéfense. Mais les militaires ont coupé l’électricité, ont continué à envoyer des bombes, des tirs de roquettes, et de mitraillettes : Ce matin, par exemple, les forces spéciales ont fait exploser une bombe sur la place près de la rue de Çağçağ.

Voir une vidéo sur IMC TV

Le peuple de Cizre aux barricades

Quelques heures après l’annonce du couvre-feu, et de l’interdiction de sortir dans les rues, à Cizre les habitants ont mené des actions et ont manifesté. Pour bloquer les véhicules blindés de la police les habitants ont fermé les rues. Dans les quartier de Yafes, Orhan Doğan, Arîn Mîrxan ve Kobanê le peuple a construit des barricades. Et dans d’autres quartiers des tranchés ont été creusées. Les gens ont stocké beaucoup de nourriture. Des rassemblements devant les barricades ont été organisés avec des prises de paroles de la part des habitants annonçant le maintien des barricades et le fait qu’ils ne quitteront pas la ville.

Pendant la nuit, un convoi de véhicules blindés des forces spéciales de police a tourné dans les quartiers. A Yafes et à Nur, des attaques ont été mené par. Dans l’attaque de Yafes, un jeune de 15 ans a été gravement blessé par balle à la tête, sa vie est en danger.

Et dans le même temps, les forces armées de l’Etat continuent d’arriver et de s’installer dans la région de Cizre. Après avoir envoyer l’ordre aux professeurs de l’éducation nationale de quitter la région pour 3 jours de vacances, les forces spéciales se sont installées dans les écoles. Et dans les quartiers de Konak et de Yafes, les policiers s’installent dans les internats.

Contre les interdictions, des manifestations à Silopi

Quelques heures après l’annonce du couvre-feu à Silopi, les habitants sont venus faire une prise de parole devant le bâtiment du HDP pour protester. Le député HDP Ferhat Encü a déclaré : « Ces couvre-feux se font en dehors des droits, se fichant éperdument de la présence des civils. Et ces attaques violentes ne régleront rien à la situation. La population de Botan ne peut que se défendre, contre les couvre-feux, contre les interdictions de sortir dans les rues, contre cette barbarie, cette violence. Tout le monde va voir la lutte que le peuple va mener contre cette terreur d’Etat »

sources : Sendika.Org, DİHA