Terreur d’Etat : brèves du 18 décembre

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Traductions de brèves de Sendika.org et IMC TV…
A Cizre c’est le 5ème jour de couvre-feu.

Les attaques de l’Etat turc s’intensifient dans la violence. Elles se multiplient dans les quartiers de Cudi, après qu’un commandant des forces spéciales se fasse tué et qu’il y ait 4 militaires blessés. L’ambulance est venue récupérer les militaires et le corps du commandant pour les emmener à l’hopital public de Cizre. Mais la police et l’armée ont refusé l’hospitalisation des officiers dans l’hôpital de la ville et les blessés ont emmenés au campement de l’armée pour être soignés. Deux civils ont également été tués par les policiers.

 

Les sièges continuent, la lutte aussi.

A Şırnak,à Cizre, à Silopi, à Mardin et à Nusaybin les couvres-feu continuent. A Silopi et Cizre, les attaques des militaires ont été incessantes durant toute la journée. A Cizre, une mère de deux enfants a été tuée par les forces de police. A Silopi les habitants continuent de lutter, en marchant en direction des tanks des militaires, pour tenter de casser l’état de siège. Pendant ce temps, à Nusaybin la lutte et le combat ont repoussé les policiers. A Diyarbakır dans le quartier de Bağlar les habitants protestant contre l’état de siège se sont fait tirer dessus par la police à balle réelle. Un jeune est gravement blessé.
A Cizre et Silopi, les militaires continuent d’attaquer : tir de tanks et perquisitions

A Cizre du matin au soir les tanks ont bombardé les hauteurs et les alentours de la ville sans interruption. Dans le quartier de Cudi une mère de deux enfants, âgée de 30 ans, Hediye Şen, a été tuée. Dans ce quartier de Cudi, où les tanks se sont installés, les tirs de bombes se sont intensifiés sur les hauteurs de Cafer Sadık, là où la maison de la défunte a été touchée. Elle a été tuée par les forces de l’armée.

L’électricité a été coupée dans les quartiers de Yasef, Cudi et de Nur. Les attaques de tanks se densifient dans ces quartiers, des armes lourdes sont utilisées et on peut voir la ville en lumière sous les rafales de balles. Dans les quartiers de Nur (rue de Botaş et Girê Evinê), de Cudi (les hauteurs de Cafer Sadık et la rue Yafes Mahallesi), les alentours de Yeniköy et de Serbanê Cirf, les tanks et les véhicules des forces de police se sont installées, et les attaques dans ces quartiers continuent sans arrêt. Des attaques avec des armes lourdes ont été également perpétrées sur la maison où les habitants se recueillent pour les défunts (Cudi Taziye Evi). Suite à la coupure d’électricité, les habitants font des feux pour essayer de voir dans la pénombre, et pour se réchauffer. Malgré les attaques à répétition les habitants continuent de lutter.

 

La lutte a brisé le blocus à Silopi

Au matin à Silopi, les militaires ont voulu rentrer dans la ville avec leurs tanks. Les habitants ont empêché les véhicules de rentrer, les militaires ont dû faire marche arrière. Le mouvement a continué dans les quartiers de Başak et de Barbaros près du quartier Alihems où les militaires ont occupé la zone avec leurs véhicules et leurs tanks, et d’où ils ont perpétrés des attaques dans la ville. Mais les manifestants là aussi se sont mis devant les tanks, là encore les militaires ont dû faire demi-tour. Les terrains qui étaient occupés par les véhicules blindés des policiers et les tanks des militaires, ont été repris par les habitants. Suite à cela, les habitants ont décidé de faire une vigie pour parer à toute attaque des militaires. Mais ces derniers tournent pour tenter de se frayer un chemin.

 

Et dans les environs de Silopi, couvre-feu annoncé

Le couvre-feu a commencé à 23h. Aucune autorisation n’a été actée par le préfet, mais l’annonce de l’interdiction de sortir dans les rues est faite par les hauts-parleurs de la mosquée. Dans les quartiers, tout le monde n’a pas entendu l’annonce, et plusieurs religieux se sont même fait menacer par les policiers depuis leur véhicules blindés. Et ceux qui n’ont pas prêté attention à leurs menaces se sont fait attaqués par des bombes lacrymogènes.

 

A Nusaybin contre les attaques, l’autodéfense !

Le couvre-feu et les attaques s’intensifient à Nusaybin dans les quartiers de Dicle, Fırat, Yenişehir et Abdulkadirpaşa, mais dans les quartiers de Zeynel Abidin et Kışla les habitants gardent à tour de rôle les barricades pour défendre leurs quartiers des attaques. La police a tourné avec ses véhicules blindés dans la rue d’Önder qui relie les deux autres quartiers. Elle a attaqué les habitants avec un grand nombre de bombes lacrymogènes et de tir à balles réelles. Suite aux attaques de la police, les habitants se sont defendus en repondant avec des jets de pierres. La police a dû se replier.

 

Nusaybin : Une personne a été assassinée et un enfant blessé

Dans les quartiers de Selahattin Eyubi et Yeni Turan reliés par la rue de Sakarya, la police a fait feu sur un groupe d’enfants. Dans un quartier où le couvre-feu n’était pas annoncé, la police est rentré avec leurs véhicules blindés et ont mitraillés dans tous les sens. Un homme rentrant de son travail s’est fait tué, et un jeune de 12 ans a été blessé à la jambe. Les deux personnes ont été transporté à l’hôpital de Nusaybin. L’homme qui a été blessé au ventre a succombé à ses blessures. Le jeune est hors de danger. L’hôpital a été bloqué par la police suite à ces incidents.

 

A Diyarbakır, une personne a gravement été blessée.

Contre l’état de siège à Sur, et les attaques de l’Etat sur le peuple, les habitants de Dıyarbakir ont protesté malgré la répression, toute la journee dans plusieurs quartiers de la ville. La lutte a continué la nuit dans le quartier de Bağlar. Dans la rue de Gürsel, les forces spéciales ont tiré à balles réelles sur la population, et un homme de 27 ans, Muhammet Aktagan, a été gravement blessé. Il a été transporté à l’hôpital le plus proche par les habitants du quartiers. La vie du jeune homme serait en danger.
Les jeunes Şerdil Cengiz et Şiyar Salman ont aussi été abattus par les forces spéciales lundi 14 décembre dans la rue de Kaynartepe. Un grand nombre de véhicules blindés de police et des Ford Rangers banalisés avaient déjà en effet bloqué le chemin aux jeunes manifestants dans le parc de Koşuyolu… Les forces spéciales s’immiscent dans les ruelles, jettent des bombes lacrymogènes dans tous les sens, et tirent des coups de feu sur les habitants : les gens se sont réunis dans la rue de Nukhet Coşkun pour protester contre cette facon de bloquer et de tuer…