[Diyarbakir] Manif de femmes contre la police

IMG_4508_petitAujourd’hui, lundi 20 avril, manifestation anti-flics et  anti-répression au centre-ville d’Amed (nom kurde de la ville de Diyarbakir).

Aux cris des slogans « Jin jihan azadi » (« Vive les femmes libres ! ») et « Tecavüzcü polis defol kurdistandan » (« Police, violeurs, dégagez du Kurdistan »), un certain nombre de femmes se sont retrouvées pour manifester leur colère. Le cortège est bien encadré par les Panzers et leurs collègues, les flics en civil. La cause directe qui regroupe ces 250 à 300 manifestantes, c’est la disparition à Siirt de deux jeunes filles mineures le 17 avril pendant plus de 48 heures. Un témoin de l’enlèvement donnera l’alerte. Elles seront retrouvées plus tard chez des policiers. L’affaire fait scandale auprès des habitants, mais le commissariat de Siirt minimisera les faits et osera même ajouter : « les jeunes filles ont souhaité passer du bon temps avec nos agents,  y a rien de mal à ça. »  De son côté, le tribunal local tentera d’étouffer l’affaire et les agressions que les deux mineures ont subi.

Mais au delà de ce cas précis, les femmes et les familles sont en colère contre l’Etat turc drivé par l’AKP, le parti du président Erdogan. Ce dernier a passé en force un paquet de lois sécuritaires ces dernières semaines : police encore davantage protégée, permission de tuer les manifestants, possibilité de détenir des personnes en garde à vue pendant plus de 48 heure sans que les proches ne soient avertis ni de la durée ni du lieu de la GAV, etc.

Police dégage !

Mission « sous-vêtements pour Kobanê »

hdp-rojava-siniri-icin-meclis-arastirmasi-istedi5233d2d2448f8cfcba96Votre mission, si vous l’acceptez : emporter, depuis la France, une valise contenant une paire de chaussures et des sous-vêtements pur coton pour les camarades combattantes de Kobanê. Appelez au numéro de téléphone qu’on vous a donné lorsque vous serez sur place.

Allez, ok, c’est une mission pour nous !

Zone à Suruç

Nous nous approchons de la destination, nous voilà à Suruç, petite bourgade située sur le territoire turc à 10 kilomètres au nord de la frontière avec la Syrie, à 13 kilomètres de Kobanê. Les habitants de Suruç ont recueillis depuis l’été 2014 les dizaines et dizaines de milliers d’habitants de Kobanê « déplacés » à cause de l’offensive de l’Etat Islamique sur la ville. Mais depuis 3 mois, Kobanê ayant héroïquement été libérée par les YPG et YPJ – forces combattantes kurdes du Rojava, masculines et féminines –, les « déplacés » regagnent leurs habitations ou plutôt ce qu’il en reste.

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Retour de Syrie [Interview]

Ahmed est un jeune réfugié syrien de 24 ans, arrivé en France avec sa famille il y a quelques mois. Il a pris part dès 2011 à la révolution contre le régime de Bachar Al Assad, avant d’être chassé de Raqqa par l’arrivée de l’État Islamique. Pour Lundi matin, il a accepté de raconter son expérience.

arton103Quel genre de questions est-ce qu’on te pose, en tant que réfugié, quand tu rencontres des occidentaux ?
À l’ambassade, ils m’ont demandé de « raconter mon histoire ». Ils voulaient savoir ce que je pensais de l’Islam, quelles étaient mes opinions politiques. Ils voulaient s’assurer du fait que je n’étais pas un « terroriste », que mes idées n’étaient pas du genre à rendre mon pays pire qu’il ne l’est déjà.Sinon, j’avais hier un rendez-vous à l’OFPRA [Office Français de Protection pour les Réfugiés et les Apatrides]. Avec ce qu’on m’avait raconté, j’étais vraiment inquiet à l’idée de cet entretien. Je pensais qu’on me poserait plein de questions, qu’on me demanderait plein de détails, qu’on m’accuserait de mentir. Au final, c’était pas du tout le cas, les deux femmes qui m’ont interrogé n’étaient vraiment pas méchantes. Elles n’en avaient rien à faire du régime d’Assad, seul l’EIIL [État islamique en Irak et au Levant] semblait les intéresser. Elles m’ont demandé de leur raconter mon histoire, ce qu’il s’était passé après que Raqqa ait été libérée, quand l’EIIL a surgi, avec les autres groupes islamistes. Je leur ai dit que ce qui comptait pour moi, c’était avant tout de leur parler du régime d’Assad, parce qu’il s’agit à mes yeux du problème principal. L’EIIL est un enjeu essentiel, mais qui passe au second rang derrière le régime d’Assad.

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