Demirtas répond à Erdogan

hdp-izmir-30042015Le président Erdogan a déclaré qu’il était impossible de trouver des solutions à la situation actuelle. Il n’est pas contre la fermeture du HDP, il insiste surtout sur l’idée que le HDP doit enlever l’immunité de ses députés. Avant de s’envoler pour la Chine, le président a lancé dans un communiqué de presse  » les dirigeants de ce parti doivent en payer le prix ».

«La république turque a la force et le pouvoir de demander des comptes pour ses militaires massacrés par des groupes terroristes, se disant appartenir à des groupes politiques de gauche, révolutionnaires, syndicats des jeunes démocrates. Il n’est pas question de faire un pas en arrière. Ceci est un processus, et cette décision de processus perdurera. Celles et ceux qui ont un cocktail molotov dans une main, des pierres dans l’autre, et un masque sur le visage vont d’abord passer entre les mains de notre force de sécurité. Et ensuite ils auront la peine qu’ils encourent, je vous le promet.»

En réponse aux attaques du AKP (parti du président Erdogan), et au MHP (parti des loups gris, ultra nationaliste), Demirtas (coprésident du parti HDP, parti pro-kurde) a déclaré : « L’immunité vous dites? Avec mes 80 camarades députés, nous allons discuter du retrait de l’immunité, et ensemble nous déciderons. On va faire une pétition qu’on soumettra au parlement. Et vous ça vous dit aussi? Si vous n’avez pas peur, enlevons l’immunité ensemble.»

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25 000 flics pour empêcher le 1er mai à Istanbul : cela n’a pas suffit !

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Le climat social et politique est toujours tendu en Turquie. Mais ce 1er mai 2015 s’annonçait chaud chaud. Des élections législatives à risques pour le président dictateur Erdogan et son parti islamo-conservateur l’AKP. Une batterie de lois sécuritaires, le Paketi, qui vient d’être adopter et que d’aucuns qualifient de « fascistes ». Un mouvement kurde dynamique et qui commence à imposer sa vision du monde au-delà du strict Kurdistan… Autant d’ingrédients pour cette fête des travailleurs millésime 2015.

1er mai interdit et état de siège

« L’AKP bouscule les tabous et célèbre de nouveau la fête des travailleurs. Toutes les places de la Turquie seront ouvertes le 1er mai. » affirmait le 30 avril, le Premier ministre, Ahmet Davutoglu. Ce n’était là que pure rhétorique démocrate à destination des médias et de l’Occident. Ce 1er mai est interdit par l’État comme les années précédentes. A Istanbul, la préfecture a décidé de bloquer la place Taksim – symbole de la lutte du parc Gezi en 2013 mais surtout du 1er mai 1977 où 33 manifestants ont été tués par la police. De bloquer également le centre de la partie « européenne » d’Istanbul, les quartiers de Beşiktaş, Şişli, Kurtuluş, Mecidiyeköy, Okmeydanı, Dolmabahçe, Kabataş, Karaköy, ainsi que les deux ponts permettant de traverser le Bosphore et d’atteindre le côté dit « asiatique ». 7 kilomètres de barrières anti-émeutes selon les médias ! Les transports en communs sont coupés sur toute la zone de 6h du matin à 20h : plus aucun métro ni vapur – ces bateaux qui assurent la navette entre les deux rives du Bosphore – ni bus municipaux. Ces derniers servent à déplacer les troupes de keufs… Ces derniers sont 25000 à saturer les rues du centre de la ville, armés de tout leur arsenal – flash-balls, lacrymogènes, matraques – et aidés de 70 toma, les canons à eaux turcs et de 3 hélicoptères. Pour eux, il s’agit que rien ne se passe. Que personne ne sorte dans la rue. Qu’aucune revendication sociale et qu’aucun slogan contestataire ne puissent se faire entendre. Pour eux, la chasse est ouverte…

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[documentaire] Ekümenopolis (2012)

Cet excellent documentaire, Ekümenopolis – La ville sans limite de İmre Azem (2012), propose une vision d’ensemble sur les processus de gentrification et d’amenagement urbain a Istanbul. On y voit a l’oeuvre, la tentaculaire Toki, entreprise de constructıon hegemonique et tres proche du pouvoir en place : exproprıatıon violentes, expulsions, betonnage, et construction de dizaines de milliers de tours type « cages a lapins » en toc. Les habitants tentent difficilement de lutter contre cette logique de beton et de fric…

Les sous-titres sont en anglais, vivement qu’ils existent en français egalement !

Manif à Kulp contre les projets de barrages

IMG_4202Un convoi de plusieurs minibus de l’Assemblée Ecologiste d’Amed (Diyarbakir) est parti le 27 mars pour aller manifester contre la construction de plusieurs barrages et centrales hydro-électriques dans la région de Kulp. Il s’agissait de participer à une journée de mobilisation sur la problématique de l’eau et des  barrages imposés par l’État turc et des entreprises privées (notamment HES, un équivalent de Vinci en Turquie) : 5 manifestations ont eu lieu simultanément au Kurdistan « turc ».

Une centaine de manifestants seulement, dû au fait qu’il y avait plusieurs manifestations ce jour-là, et que les habitants de Kulp sont aussi un peu flippés depuis l’an dernier où les militaires ont assassiné six des leurs qui luttaient pacifiquement contre l’implantation de plusieurs nouvelles casernes autour de chez eux.  Ils y avaient de quoi être sur ses gardes : près d’une centaine de militaires et de flics, avec leurs tanks et canons à eaux, ont mis la pression sur la manif. Et nous ont empêché de suivre notre programme qui était de camper tous ensemble une nuit au niveau du chantier. Une assemblée a eu lieu à la fin du parcours. Et tout le monde a dit, que ce n’est que partie remise…

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[documentaire sonore] Luttes contre les barrages au Kurdistan

dicle_bigjump2011_3Le collectif Faïdos Sonore, réalisait en 2010 une série de quatre documentaires sonores  autour de la question de l’eau au Kurdistan, de la politique turque de construction de grands barrages, et des oppositions et fortes luttes des populations kurdes menacées par ces projets. En 2015, rien n’est fini, les projets sont toujours là, et la lutte continue. Samedi 28 mars aura lieu 5 manifestations simultanées sur les lieux de 5 grands projets de barrages dans la région de Diyarbakır.

Ces documentaires permettront de se rafraîchir un peu la mémoire…

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