Texte repris du site de l’OCL et daté du 31 mai 2015.
C’est semble-t-il maintenant une affaire de jours.
Alors que Daesh s’est emparé de la ville oasis de Palmyre ainsi que de l’ensemble des postes frontières avec l’Irak, alors que ses frères ennemis d’Al-Qaïda (Front al-Nosra) et autres salafistes de l’‟Armée de la Conquête” (subventionnés et armés par Arabie-Emirats-Qatar-Turquie) gagnent du terrain dans le nord-ouest du pays (la totalité de la province d’Idlib est passée sous leur coupe) et menacent la région côtière de Lattaquié (de population majoritairement alaouite), alors que le régime de Bachar el-Assad n’a jamais été aussi affaibli, dans la province de Hassakah (ou Hasaké) où se trouve le grand canton kurde de Cizîrê, dans le nord-est syrien, les forces djihadistes ne cessent de reculer et de perdre du terrain devant l’offensive des YPG/YPJ.
Le principal objectif des forces kurdes et de leurs alliés est la prise de la ville de Tal Abyad (Girê Sepî en kurde), place forte et poste frontalier stratégique pour Daesh (point de passage des djihadistes vers la Turquie). Cette ville est un enjeu stratégique de premier plan également pour les forces kurdes car cette victoire permettrait non seulement de chasser Daesh de la zone, de l’affaiblir en coupant l’axe Raqqah-Turquie, mais aussi de relier et réunifier les deux cantons de Kobanê et Cizîrê en leur donnant une continuité territoriale… Ce qui donnerait automatiquement une plus grande consistance à l’entité appelée Rojava, augmenterait la capacité de résistance au quotidien des populations et renforcerait objectivement le projet d’autonomisation politique de ce territoire porté par la gauche kurde.