Le poème « Yeryüzü aşkın yüzü oluncaya dek » de Adnan YÜCEL.

 

https://vimeo.com/156379682

Jusqu’à ce que la face de la Terre soit la face de l’amour !

La vie était sans amour et fracassée
dans la noblesse d’un engagement je t’ai trouvée
je t’ai aimée dans la beauté d’un combat.
il n’est pas fini, il continue ce combat
et il continuera
jusqu’à ce que la face de la Terre soit la face de l’amour !
tous les maîtres de la Vie avaient dit «amour »
aimer une beauté avec amour
et être capable de se battre pour cette beauté.
voici sur ton visage des fleurs d’amande
dans tes cheveux la terre qui sourit et le printemps.
es-tu la lutte dans laquelle je t’ai aimée
serais-tu la beauté même de ce combat.
dans la noblesse d’un engagement je t’ai trouvée
je t’ai aimée dans la beauté d’un combat.
ils ont coupé mille fois nos pousses fraiches
ils les ont cassées mille fois.
voici, nous sommes encore en fleurs, nous sommes en fruits
ils ont noyé mille fois le temps dans la peur
ils ont tué mille fois
voici, nous sommes encore en naissance, nous sommes en joie
il n’est pas fini, il continue ce combat
et il continuera
jusqu’à ce que la face de la Terre soit la face de l’amour !
depuis les premières rivières que nous avons traversées
nos pieds sont les pieds de l’eau
nos mains sont mains de roche et de terre.
nous nous multipliions lors des matins assoiffés de pluie
nous nous mettions debouts avec cérémonie sur vos tours
nous chantions des chansons d’une seule musique
d’une seule voix, d’un seul coeur
c’était nous qui peignions de violet les montagnes
notre jeunesse n’était pas encore autant pillée
ni la tristesse des morts au crépuscule
ni la joie des naissances dans l’aube
ô nature, qui crée des fossoyeurs d’une main
et de l’autre dépêche des sage-femmes
notre appel est pour toi seule
nous vivons comme nous le pouvons ta beauté
il n’est pas fini,il continue ce combat
et il continuera
jusqu’à ce que la face de la Terre soit la face de l’amour !
les palais, les règnes s’effondrent
le sang se tait un jour
la persécution se termine.
les violettes éclosent sur nous
les lilas rient
ne resteront aujourd’hui d’avenir
que ceux qui vont à demain
et ceux qui résistent pour les lendemains
les poèmes sont murs pour éclore
les sentiments sont murs pour pleuvoir
et le cœur
est sur les cimes inaccessibles des images
ô ceux qui disent que tout est fini
ceux qui se nourrissent de la résignation à la table des peurs.
ni les fleurs dans les prairies
ni les colères grandissantes dans les villes
n’ont encore dit adieu.
il n’est pas fini, il continue ce combat
et il continuera
jusqu’à ce que la face de la Terre soit la face de l’amour !