Contre la guerre faisons du bruit partout

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Pour la paix, les femmes ont « fait du bruit ». L’appel à une manifestation a été organisé par différents collectifs de femmes. L’événement a eu lieu à Istanbul aujourd’hui.
Pour qu’on ne reste pas sous le silence face au massacre de Suruç, la manifestation « fait du bruit » en protestant de Kadiköy à Eminönü, avec des casseroles, des poêles, des sifflets, des ustensiles.

Les femmes étaient nombreuses à avoir répondu à l’appel.

Un texte a été lu par Nükhet Sırman écrit en turc et en kurde :
« Il y a 4 ans c’était un jour d’hiver en décembre, on a enterré 34 jeunes de Roboski. Les responsables n’ont ni été retrouvés ni jugés.
Et aujourd’hui c’est un mois de juillet empoisonné où on enterre 31 de nos jeunes rejoindre les autres. Ceux de Roboski on les a connus après la tuerie. Cette fois les victimes de ce massacre on les connaissait, c’était nos camarades, nos amis.

Ferdane Kiliç, du collectif Bursa Baris Için Kadin Girisimi ( Bursa Démarche des femmes pour la paix) avec son fils, étaient partie à Kobanê, il y a quelques semaines de ça. Quand les 270 hommes, femmes, et enfants se faisaient massacrer dans les rues, sur la route, dans leurs maisons par Daesh. Elle avait envie de construire une bibliothèque, une forêt, rencontrer les enfants survivants. Mais Ferdane n’est plus là maintenant…

Ils faisaient une annonce. Un grand bruit sourd a retenti. Sonnée, j’ai pris conscience, à coté de moi les jeunes corps ‘éparpillées comme des pièces d’échiquiers’ disait une connaissance. Celui qui vient de tomber c’est Cebrail qui rentrait juste de Roboski, il avait écrit sur les enfants survivants. ‘Il y a des végétariens, ne faisons pas de barbecue’ il dit, il disait tout le temps son cousin.

De nous il y avait celle qui ne tombait jamais le sourire comme Ezgi, de nous y avait celui qui venait de Besiktas comme Polen, de nous y avait celle qui venait de Kadiköy Ece, de nous y avait celles et ceux qu’on connaissait de Gezi, de nous y avait ceux qu’on connaissait de Valibag celui qui ne lâchait jamais son drapeau de Trabzonspor Koray.

C’était vraiment de belle personne.

Ils avaient fabriqué des perles qu’ils ont vendues, avec cet argent ils ont acheté des jouets, et ils venaient avec à Kobanê.

Partout où nous sommes réunissons-nous pour la paix, réunissons-nous pour la paix des peuples, parlons de la paix partout, tenons notre deuil pour nos morts, sentons-nous concerner des vivants. Pour la paix faisons du bruit partout. »

C’est dans cette démarche de paix que les femmes se sont réuni aujourd’hui. Pour rappeler les bombardements qu’il y a eu à Reyhan, au meeting du HDP à Diyarbakir et à Suruç.

« Sous les massacres notre objectif a toujours été de vivre dans l’espoir d’une paix. Mais nous les femmes, les jours les plus durs de la guerre on était là, quand les martyres affluaient de Kobanê à Suruç. Nous savons ce que représentent la guerre et ses dégâts, nous sommes convaincus et nous insistons sur la paix, car nous étions un morceau de cette solidarité, nous sommes cette solidarité»

Source : Imc