Une révolution dans la vie quotidienne
Dans tous les secteurs administratifs du canton de Cizîrê, les gens travaillent, principalement sur la base du volontariat, pour mener à bien d’ambitieuses transformations de la société. Des médecins veulent construire un système moderne d’assurance maladie gratuite mais aussi, nous ont-ils dit, collecter et diffuser le savoir local sur les remèdes qui avaient été étouffé et changer les conditions de vie dans leur ensemble. Ils nous ont expliqué que leur objectif était de construire un mode de vie libéré des séparations (entre les gens et entre les gens et la nature) qui sont la cause des maladies physiques et mentales. Les universitaires veulent orienter l’éducation vers les problèmes sociaux actuels. Ils ont l’intention, c’est eux qui le disent, d’abandonner les examens et de d’abolir les clivages entre professeurs et étudiants et entre les disciplines en vigueur. La nouvelle discipline de la « gynologie » (la science des femmes) élabore une interprétation alternative de la mythologie, de la psychologie, des sciences et de l’histoire. Toujours et partout, nous a-t-on dit, les femmes sont les principaux acteurs économiques et ce sont elles qui sont chargées des questions concernant « l’éthique et l’esthétique », « la liberté et la beauté », « le fond et la forme ». La révolution vise à dépasser les limitations posées à ces activités quand l’État est pris comme modèle du pouvoir.
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