Compilation de soutien aux prisonnier.e.s du mouvement kurde en Turquie

Après un recueil de témoignages sur la période d’insurrection populaire de 2015-2016 au Kurdistan de Turquie — Serhildan : le soulèvement au Kurdistan publié en 2016 —, nous proposons cette compilation de solidarité aux prisonnier.e.s du mouvement kurde et à leurs proches.

Aujourd’hui, et ce depuis l’été 2016, la Turquie est belle et bien rentrée dans une violente phase de contre-insurrection étatique. Aujourd’hui plus qu’hier encore, c’est pour nous le temps de la solidarité.

« Garder le sourire, chanter, danser, pour rester en vie, être fort et faire enrager l’ennemi ».

Au Kurdistan (comme en Turquie), la musique est depuis longtemps brandie contre l’oppression et la répression de l’État. Il y a peu de temps encore, pendant les sièges des villes et des quartiers insurgés en 2015, les habitant.e.s bravaient les couvre-feux et sortaient dans les rues pour chanter et danser ensemble, malgré les interdictions. Et durant les attaques menées par les forces spéciales de l’armée turque contre Sur, la vieille ville insurgée de Diyarbakır, les jeunes combattant.e.s assurant l’autodéfense armée du quartier (les YPS, Yekîneyên Parastina Sivîl, Unité de protection civile), même encerclé.e.s, continuaient à dans leur halay entre deux affrontements mortels.

Voici donc une petite sélection de quelques morceaux de musique (et leurs traductions). Nous aurions bien voulu en mettre d’avantage, mais il n’y a malheureusement pas assez de place sur un cd. Cet échantillon, tout en couleurs, retrace par petites touches l’histoire des Kurdes de Turquie, d’Irak et du Rojava, celle de l’opposition révolutionnaire turc, mais aussi celles des femmes, de la lutte des classes, de la résistance. Ce sont les chansons qu’on peut entendre là-bas, à la radio, dans les dolmuş (minibus locaux), les petits restos… De la musique kurde et turque, entre rock psyché et classiques révolutionnaires, entre chansons populaire et rap d’aujourd’hui…

Nous proposons, par la même occasion, un petit topo sur la situation de l’enfermement en Turquie. Ainsi qu’un témoignage direct d’une jeune kurde qui a passé plus d’un an dans la prison spéciale de Diyarbakır en 2016.

Être solidaire, aider, comment aider ?

La réponse à cette question souvent donnée par les gens là-bas : le manque d’argent. De nombreuses personnes accusées d’avoir participé au mouvement se sont retrouvées licenciées du jour au lendemain, ou bien mises en prison. Et les proches, les enfants, les familles restent dehors. Ils continuent de lutter depuis l’extérieur, tout en étant de plus en plus sans ressources : « comment continuer de résister si tu n’as plus ni salaire, ni même une maison parfois ?! » De plus, les collectifs de solidarités, les organisations des droits de l’homme et les associations d’aide aux prisonnier.e.s — comme toutes les autres structures du mouvement civil kurde, d’ailleurs — se sont vues, depuis plus d’un an, fermer leurs comptes bancaires par l’État turc.

L’argent récolté ira donc directement aux prisonnier.e.s du mouvement kurde et à leurs proches. Nous savons que ce n’est qu’une modeste contribution de solidarité. Libre à chacun.e de lancer d’autres initiatives…


Prix : 6 euros + frais de port. Pour commander une ou plusieurs compilations : nevarneyok@riseup.net.

 

Kurdistan : 3 jours en solidarité aux prisonnier.e.s kurdes en Turquie

Les 16, 17 et 18 novembre se tiendra à Toulouse un festival de solidarité avec les prisonnier.e.s du mouvement kurde en Turquie. Projections, concerts, discussions, expos, atelier d’écriture aux prisonnières, sérigraphie, et bouffes de solidarité. Contre les prisons, solidarité internationale !


Jeudi 16 Novembre – 20h30

Ciné-Concert à l’American Cosmograph

Entrée à 8 euros

  • Projection de Başka Bir Dağ – Une Autre Montagne avec la présence des réalisatrices, Noémi Aubry et Anouck Mangeat.
  • Concert d’Aman Aman, musiques d’Anatolie, du Kurdistan & autres variantes
    rock’n’roll qui a composé la bande originale du film.Plus d’infos sur american-cosmograph.fr.

Vendredi 17 Novembre – à partir de 18h30

Repas – Présentation – Projection à La Chapelle

Entrée à prix libre

Soirée autour de la musique comme outil de lutte du mouvement kurde !

  • Présentation d’une compilation en solidarité avec les prisonnier.e.s du mouvement kurde par le collectif Ne var ne yok.
  • Projection du film Quand le chant s’en va t’en guerre (2001) de Mylène Sauloy.

Samedi 18 Novembre – à partir de 13h30

Grande journée à La Chapelle

Entrée à prix libre

  • Exposition de dessins de Zehra Doğan, journaliste militante enfermée dans les geôles en Turquie
  • Exposition de photographies pendant l’État de siège dans les villes kurdes
  • Tables d’info avec notamment la Caisse d’Autodéfense Juridique, Niet !éditions, compilation de solidarité, livres, cartes postales & affiches en solidarité avec les prisonnier.e.s du mouvement kurde…
  • 14h-16h : Atelier Solidarité Femmes KobanêLa Turbine
    En mixité choisie sans mec cis (personne qui s’identifie au genre qui lui a été attribué à la naissance). Collaboration pour la création et la rédaction de lettres aux prisonnières du mouvement kurde en Turquie. Impossibilité d’intégrer l’atelier en cours, soyez ponctuel.le.s !
  • 14h30 – Projection de La Guerre des Filles (2016) de Mylène Sauloy.
  • 16h30 – Présentation de la situation au Kurdistan Bakûr par le collectif Ne var ne yok.
  • 17h30 – Discussions autour de la répression contre le mouvement kurde en Turquie avec entre autre Engin Susam, Solidarité Femmes Kobanê, OCML VP, Nevarneyok…
  • 19h30 – 22h – Repas – Concert de soutien
    Avec les Shakirâi (Chorale féministe toulousaine) et Aman Aman (musiques d’Anatolie, du Kurdistan & autres variantes rock’n’roll qui a composé la bande originale du film Başka Bir Dağ – Une Autre Montagne)

Solidarité avec les prisonniers et prisonnières kurdes

Parmi d’autres choses, une des possibilités de soutien est d’envoyer des cartes postales aux détenues. Quelques adresses sont en dessous. Nous nous joignons ainsi à la campagne de soutien qu’a lancé Kedistan.net. On n’oublie pas tou.te.s les autres !

Envoyez des cartes-postales aux prisonnières !

Sachez que, pour que vos messages de soutien puissent traverser le ‘contrôle’ avant de trouver sa destinataire, il faudra respecter quelques règles.

Certaines prisons ne distribuent pas les courriers qui sont rédigés en d’autres langues que le turc, car les censeurs n’étant pas polyglottes, il ne peuvent pas lire et vérifier… Pour donner à vos carte-postales toutes les chances d’arriver au bon port, rédigez les en turc.

Si vous n’êtes pas turcophone, pas de panique !

  • Avant tout, prenez le soin de choisir des cartes-postales sans inscription en langue étrangère sur l’image.
  • Rédigez votre message en turc :
    – Vous pouvez utiliser un des modèles que vous trouverez ICI.
    – Vous pouvez vous rapprocher des associations kurdes, ou alévies de votre localité. N’est-ce pas aussi une excellente occasion pour tisser de nouveaux liens ?
  • Mettez vos cartes-postales sous enveloppe.
  • Ajoutez sur l’enveloppe, un « nom » et une « adresse » en tant qu’ »expéditeur/trice ».
  • Le tarif postal est de 1,25 €.

Voici une liste de quelques femmes responsable et Co-maires. Nous n’oublions pas toutes les autres.

Une liste établie par les organisations féministes à l’intention de leurs membres :

Sebahat Tuncel (Co-présidente du DBP), Ayla Akat (Ancienne députée DBP). Les Co-maires : Gültan Kışanak (Diyarbakır), Sebahat Çetinkaya (Responsable DBP de Derik), Zeynep Sipçik (Co-maire Dargeçit), Diba Keskin (Erciş), Aygün Taşkın (Diyarbakır, Ergani), Hazal Aras (Diyadin) Handan Bağcı (Edremit), Dilek Hatipoğlu (Hakkari), Figen Yaşar (Muş), Cennet Ayık (Elazığ, Karakoçan), Nadiye Gürbüz (Bursa HDP), Atiye Eren (HDP)
Aysel Işık (Journaliste JINHA), Hülya Karakaya  (Journaliste, rédactrice en chef, Özgür Hal Dergisi)

Sebahat Tuncel
Silivri 9 Nolu F Tipi Cezaevi
Silivri Istanbul TURQUIE

Gültan Kışanak
Ayla Akat

Kocaeli 1 Nolu F Tipi Yüksek Güvenlikli Ceza Infaz Kurumu A2-5
Kandıra Yolu
Koceli TURQUIE

Sebahat Çetinkaya
Zeynep Sipçik
Diba Keskin
Aygün Taşkın
Dilek Hatipoğlu
Atiye Eren
sont toutes au :
Sincan Kadın Kapalı Cezaevi
Ankara TURQUIE

Hazal Aras
Handan Bağcı
sont au :
Erzurum E Tipi Kapalı Cezaevi
Erzurum TURQUIE

Figen Yaşar
Muş E Tipi Cezaevi
Muş TURQUIE

Cennet Ayık
Elazığ E tipi Cezaevi
Elazığ TURQUIE

Nadiye Gürbüz
Yenişehir Kapali Cezaevi B-6 Koğuşu
Bursa TURQUIE

Hülya Karakaya 
Diyarbakır E Tipi Cezaevi
Mevlana Halit, Emek Caddesi
21080 Bağlar Diyarbakır TURQUIE

Aysel Işık
Şırnak T Tipi Cezaevi
Yeşilyurt mahallesi Rezuk Caddesi
73100 Şırnak TURQUIE

Figen Yüksekdağ
Kocaeli 1 Nolu F Tipi
Yüksek Güvenlikli Ceza İnfaz Kurumu
A3-15
Kandıra/Kocaeli TURQUIE

 

Les jeunes kurdes d’Europe multiplient les attaques contre les intérêts turcs dans différents pays

Depuis le début du mois de novembre la colère contre le régime fasciste turc gagne les villes européennes. Les attaques de consulats ou de représentations turques se multiplient. En voici un petit tour d’horizon… Vivement la suite !

Des dizaines d’actions directes ont été menées ces dernières dans toute l’Europe, mais particulièrement en Allemagne, contre des intérêts de l’État ou des organisations fascistes et islamistes turques.

28 novembre, Hamburg.

Attaque incendiaire contre des locaux liés au parti fasciste MHP.

https://www.youtube.com/watch?v=QDQk-8q1irA

20 novembre, Paris

Attaque du rassemblement pro-Erdoğan sur la place de la République.
Alors que la Turquie sombre de plus en plus dans la dictature, dimanche 20 novembre un rassemblement pro-Erdoğan avait lieu place de la République à Paris. Une contre-manifestation a eu lieu pour s’y opposer.

Une contre-manifestation a attaqué le rassemblement, malgré la protection policière, et en particulier son service d’ordre. Repoussée par la police, une manifestation sauvage s’est élancée (Réaumur-Sebastopol – Strasbourg St-Denis – Gare de l’Est) avec de nombreuses barricades, des affrontements avec les flics, et une pluie de lacrymogènes. Les organisations kurdes parlent de « 12 fascistes blessés et 7 camarades en garde-à-vue ».

8 novembre, Londres

La vidéo ci-dessous montre l’attaque qui a eu lieu à Londres le 8 novembre contre le Diyanet İşleri Başkanlığı (Direction des Affaires Religieuses) et la Société Islamique Turque. Une trentaine de jeunes kurdes tirent des engins pyrotechniques, brisent les vitres et taguent « Turquie = ISIS (DAESH) » sur les murs.

Lire aussi : Mettre la pression sur le régime fasciste turc !

6 novembre, Nantes

Le consulat de Turquie à Nantes a été visé dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 novembre par des jets de cocktails Molotov. Les bouteilles incendiaires ont été lancées sur une façade latérale, sans ouverture, du bâtiment un peu avant minuit. Des investigations étaient en cours dimanche après-midi et aucune interpellation n’avait encore eu lieu. Plusieurs manifestations prokurdes se sont déroulées à Nantes ces dernières semaines, de même qu’à Rennes, à Paris ou à Marseille, où plusieurs centaines de personnes ont encore défilé samedi.

5 novembre, Grevenbroich (Allemagne)

Des militants de l’Initiative de la Jeunesse Apoïste a mené une attaque contre les bureau de l’UETD (Union des Démocrates Européens et Turcs), à Grevenbroich (Rhénanie-du-Nord-Westphalie), la semaine passée, en représailles à l’assassinat de deux combattantes des YJA-Star. Celles-ci ont été abattues par des militaires turcs (avec des armes vendues par l’Allemagne) après leur reddition.

4 novembre, Kassel (Allemagne)

La photo ci-dessous est celle de l’incendie à Kassel, le 4 novembre,de la voiture du responsable du club Ülkü Ocagi affiiliée à l’organisation fasciste « Loups Gris ».

Repris de Marseille Infos Autonomes.