Newroz fête de la résistance kurde : des centaines de milliers de personnes à Diyarbakir

A Diyarbakir, Cizre,  Batman, Siirt, Dersim, Bingöl, Van, et encore d’autres villes, les Kurdes ont brisé les interdictions, les murs de la peur et la répression sans précédent menée par le régime fasciste d’Erdogan. Plusieurs millions de Kurdes sont descendus dans les rues à travers le Kurdistan, en Turquie, en Europe et dans quatre coins du monde. Le ‘Non’ a déjà remporté au Kurdistan‬. Vive la résistance, vive la liberté!!

 

Merhaba Hevalno mensuel n°13 – mars 2017

Sommaire :

  • Agenda ;
  • La sale guerre continue au Bakûr ;
  • Au Kurdistan, la loi du silence ;
  • Le modèle alternatif du Rojava ;
  • Karayilan : « Si la Turquie nous attaque, elle aura ce qu’elle mérite » ;
  • Nouvelles attaques contre les yézidi.e.s, le PDK envahit le Shengal ;
  • La Turquie coordonne des attaques génocidaires contre les Kurdes sur son territoire et
    à l’étranger.

 

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Merhaba Hevalno mensuel n°12 – Février 2017

Nous voici déjà au douzième numéro du Merhaba Hevalno mensuel, ce qui veut dire que l’aventure qu’est l’édition de ce bulletin dure depuis maintenant un an. À vrai dire, avant la publication du premier numéro mensuel en février 2016, il existait déjà une brochure hebdomadaire du même nom, qui résumait les infos parues en anglais sur les médias kurdes de Turquie, principalement sur la guerre que l’État turc venait de relancer au Bakur, mais aussi sur les développements du système autonome du Rojava (en Syrie). À cette époque, suite à la bataille très médiatisée de Kobanê et face au silence assourdissant des médias occidentaux sur les massacres perpétrés par l’État turc, la publication d’une revue de presse hebdomadaire était motivée avant tout par la double envie de mieux comprendre les mouvements révolutionnaires au Kurdistan et de les faire connaître plus largement. Nous avons passé des heures à chercher des informations sur internet, les traduire puis les imprimer au format d’une petite brochure pour ensuite les emmener sur les marchés ou les poser sur des tables de presse ou dans des snacks kurdes. La situation au Bakur nous semblait trop grave, trop urgente ; une fois lancée la revue, on ne pouvait plus s’arrêter de relayer les news chaque semaine, on sentait que les infos devaient circuler pour que les expressions de solidarité se multiplient.

Nous avons tenu ce rythme pendant six mois, puis après une petite pause de fin d’année, le projet est passé à un format plus grand, plus beau, moins fréquent, ce qui nous permet d’élargir un peu la perspective, de creuser non seulement dans les infos mais aussi de sélectionner et traduire des analyses, des critiques, des entretiens, des bouts d’histoire de la région et de ses luttes.
Nous tenons à souligner, de nouveau, que nous ne sommes expert.e.s ni en géopolitique, ni en quoi que ce soit, et pour la plupart nous ne sommes pas Kurdes ni n’avons habité au Kurdistan.
Ce n’est pas toujours évident pour nous de comprendre la complexité de ce bout du « Proche Orient » dans lequel vivent et résistent les populations kurdes, qui sont, en plus, traversées par les problématiques propres à chacun des quatre États-nations qui divisent le Kurdistan.

L’équipe du Merhaba Hevalno est composée principalement de personnes d’origines occidentales, vivant toute en France, à des kilomètres du Kurdistan, dans des positions privilégiées, loin des bombes et de la répression quotidienne vécue par les militant.e.s et les populations kurdes à des niveaux qu’on a du mal à imaginer depuis nos vécus. Nous sommes traversé.e.s en permanence par des questions de légitimité à trier ce que nous relayons.
Dès lors, nous priorisons la parole directe, les témoignages et les analyses formulées par des Kurdes, mais nous faisons forcément des choix éditoriaux qui dépendent de nos propres filtres et qui prennent une certaine distance de la propagande des partis.
Et mis à part l’édito, tous les articles que nous publions sont des traductions d’articles soit publiés par des personnes vivant au Kurdistan et traduit en anglais (qu’ensuite nous traduisons en français), soit par des personnes vivant ailleurs, en grand partie en Occident, et qui sont en général originaires de la Turquie ou d’un des trois autres États-nations dans lesquels se trouve le Kurdistan. Qu’il s’agisse de parlementaires HDP ou DBP, d’un.e jeune camarade rencontré.e dans les rues de Amed, ou d’un.e français.e partie rejoindre les combattant.e.s kurdes en Syrie, nous avons essayé de publier un entretien dans chaque numéro de la revue.Ainsi, des entretiens avec des responsables des partis et mouvements politiques (n°4, 6) aux textes de fond sur le fonctionnement concret des systèmes d’administration autonomes (n°2, 3, 5) en passant par les analyses et des nouvelles des situations complexes, des luttes et des répressions des kurdes LGBTI+ (n°6, 11) ainsi que des interviews avec des journalistes de l’agence de presse des femmes JINHA (n°4), nous essayons de donner un maximum de pistes pour comprendre la complexité des situations là-bas à travers une analyse selon laquelle toutes ces luttes sont inextricablement entremêlées les unes dans les autres.

Malgré le fait que nous ne sommes pas forcément passionné.e.s par les analyses géopolitiques, nous nous sommes néanmoins rendu.e.s à l’évidence que, pour publier un bulletin comme celui-ci, nous sommes obligé.e.s de passer par ces analyses, pour mieux comprendre la situation et pour donner plus de pistes de compréhension à ceux et celles qui la lisent. Pour ceux et celles qui souhaitent se rattraper, nous recommandons la lecture des articles publiés dans les numéros 3, 7 et 9. Le n°9 traite surtout des enjeux complexes autour de la bataille pour Mossoul, qui est d’ailleurs toujours en cours et dont nous continuons à parler dans ce numéro-ci.Pour le coup, l’ampleur du mouvement des femmes en Kurdistan est pour nous un des éléments très important de ce qui se déroule au Kurdistan. Au-delà des images très romantiques et réductrices des femmes armées de leurs kalachnikovs résistant contre les «barbares», la place que prennent de multiples structures de femmes dans les luttes au sein de la société civile est extrêmement impressionnante et nous n’en entendions que très peu parler. Pour tenter de remédier à ce manque, nous avons, par exemple publié, dans les 4e et 5e numéros de ce mensuel, un long article écrit par une délégation de femmes partie au Bakur en mars 2016. Aussi, pour mener une véritable solidarité envers ce mouvement ainsi que s’en inspirer pour nos luttes ici, il nous semble judicieux de connaître les structures et fonctionnements de ces mouvements, ainsi que les discours qui les soutiennent : publier de nombreux articles sur les différents aspects du mouvements des femmes aux 4 coins du Kurdistan nous a donc semblé bien pertinent. Et certains textes, comme celui publié dans le 8e numéro et intitulé « Les femmes du Rojhilat contre le sexisme », peuvent directement faire écho aux propos des camarades des milieux de l’« ultra-gauche » d’ici.

Nous espérons que ce modeste bulletin participera à la solidarité avec la lutte actuelle au Kurdistan et avec la remise en cause profonde et radicale du patriarcat, du capitalisme et de l’Etat nation qui s’exprime quotidiennement en son sein. A propos de solidarité depuis l’Occident, nous avons plusieurs fois proposé des textes de la militante kurde Dilar Dirik : dans le numéro 6 de juillet 2016, nous avions traduit son texte « Confronter les privilèges : de la solidarité et l’image de soi » que nous vous recommandons de lire et relire. Dans cette même veine, et toujours dans le n° 6, nous avions traduit un texte appelé « Appel à une solidarité critique », écrit par une délégation de personnes d’origines occidentales et dans lequel elles appellent à un renforcement de la solidarité envers les mouvements révolutionnaire en Kurdistan tout en restant critique et évitant le piège du soutien aveugle à une lutte lointaine.
Enfin, pour finir, nous souhaitons remercier tout un tas de personnes, tout.e.s celles et ceux qui prennent le temps de lire ce bulletin, de l’imprimer, de le distribuer, d’en parler, d’envoyer le lien internet à leurs ami.e.s. N’étant pas encore sur facebook, nous ne savons pas trop si on nous y « like » ou pas, mais en tout cas on voudrait remercier notre chère camarade du site Kedistan.net pour tous ses efforts à publier notre bulletin sur son site internet et de le relayer sur les réseaux sociaux. Et, comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, nous sommes toujours intéressé.e.s par les avis des lecteurs et lectrices, et il ne faut pas hésiter à nous écrire à actukurdistan@riseup.net

Et pour vraiment finir, voici un bout de l’édito du tout premier numéro du Merhaba Hevalno mensuel, dont les mots ont toujours autant de pertinence aujourd’hui qu’il y a un an :
« Nous pensons à toutes celles et ceux qui, dans leurs montagnes, dans leurs quartiers, à la campagne ou en ville, résistent et se battent pour que le peuple kurde, ainsi que ses luttes et sa résistance, ne se fassent ni enterrer par les États et groupes réactionnaires du Moyen-Orient, ni récupérer par les puissances coloniales occidentales, dont bien sûr «notre chère» France fait partie. Nous saluons aussi toutes celles et ceux qui se mobilisent déjà en Europe pour que cette révolution continue à faire écho ici, et pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli ni dans la déchetterie de l’ignorance générale créée par les médias classiques. Nous espérons, enfin, que cette publication puisse donner, si petit qu’il soit, un souffle à l’élan de solidarité avec les mouvements kurdes, et que les mots puissent renforcer et nourrir nos luttes à nous tout-e-s, là-bas comme ici. »

Bonne lecture !

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Sommaire :

  • Des nouvelles de Diyarbakır
  • Dilek Öcalan, objet d’un mandat d’arrestation
  • L’inefficacité de l’armée turque en Syrie
  • Une coopérative de femmes au Rojava
  • Les conséquences des divisions partisanes des forces armées dans la région kurde d’Irak
  • Soutien à Pinar Selek, pour un acquittement définitif
  • L’artiste, la censure et l’oiseau
  • Deux livres sur le Kurdistan
  • Glossaire & carte
  • Agenda…

 

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Merhaba Hevalno mensuel n°11 – janvier 2017

Plus rien ne devrait nous étonner en terme de collaboration criminelle entre les gouvernements européens et leur allié turc. Et pourtant, nous ne pouvons nous empêcher de sursauter à chaque nouvelle trahison des populations kurdes par l’Europe.

L’année 2016 s’est terminée sur le classement de l’affaire accusant un membre des renseignements turcs de l’assassinat de trois militantes kurdes à Paris en 2013. C’était sans doute la femme la plus influente du PKK, Sakine Cansız, qui était visée par cette exécution ; celle-ci avait été acceptée en France en tant que réfugiée politique. Or, les autorités françaises (services de renseignements, juges et gouvernement) ont tout fait pour que rien ne soit dévoilé sur cette affaire. La date du 9 janvier qui devait être un moment d’hommage à la lutte de ces trois femmes, a été marqué en 2016 par une nouvelle exécution en Turquie de trois femmes militantes kurdes, puis en 2017 par la clôture du dossier en France.

Parallèlement, en Belgique, Maxime Azadi, responsable de l’agence de presse kurde Firat News Agency (ANF) était arrêté et placé sous procédure anti-terroriste, à la demande de la Turquie via l’organe de coordination internationale des polices, Interpol. Vous pouvez lire son témoignage dans ce numéro.

Alors que les spots sont plutôt tournés vers Alep (deuxième ville de Syrie, dont les derniers quartiers d’opposant.e.s sont tombés, sous les bombes russes, entre les mains du régime) et vers Mossoul (principale ville sous contrôle de l’État Islamique, en Irak, que tente de reprendre une alliance -opportuniste- à force de lourds combats), la région du Rojava tient encore et poursuit son travail de fourmi pour construire son modèle confédéral, tout en se défendant de l’armée turque et de l’EI. C’est sur les efforts de la société civile, et le soutien -ou pas- des différentes populations au modèle révolutionnaire mis en place, que se penche un bénévole européen dans la « Lettre du Rojava ».

Les Kurdes tentent de mettre en place au Rojava un système politique inclusif des différentes communautés ethniques et religieuses présentes dans la région, car ils et elles ont bien pris conscience des effets dévastateurs des nationalismes écrasant toute diversité. Les populations kurdes ont partout été victimes de ces nationalismes assassins, et y ont également participé à des occasions, notamment contre les populations arméniennes lors du génocide de 1915, qui prépara le terrain pour la future République Turque. Comme le souligne la sociologue kurde Bilgin Ayata, « Quoique la chronologie, l’étendue et les pratiques de violence d’État contre les Arméniens, les Kurdes, les Alévis et d’autres groupes persécutés puissent varier, ces groupes partagent un assujettissement aux politiques négationnistes de la République turque. » Dans son article, l’auteure trace différents liens entre le génocide arménien et les violences dirigées notamment sur les Kurdes et les Alévi.e.s, puis elle propose de revaloriser les approches proposées par les intellectuel.le.s ou les militant.e.s kurdes quant au processus de « réparation » du génocide arménien.

Par ailleurs, un autre intellectuel kurde souligne la nécessité de tenir compte des discriminations selon les différents aspects de l’identité, et l’interconnexion ou « intersectionnalité » entre celles-ci. Il analyse plus spécifiquement la double répression subie par les personnes LGBTI+ kurdes, et comment la répression contre le mouvement kurde en Turquie vise aussi directement ses politiques en faveur des mouvements LGBTI+.

On pourrait appliquer l’analyse intersectionnelle à la situation des travailleurs kurdes transfrontaliers, entre l’Irak et l’Iran, ainsi qu’entre l’Iran et la Turquie, qui subissent la répression raciste de la part des différents États, ces derniers se cachant à peine derrière des considérations économiques qui mettent en lumière une discrimination de classe. Dans tous les cas, le texte que nous relayons à ce propos, tiré de Kedistan.net, nous fait découvrir la réalité peu connue de ces populations qui tentent de survivre grâce à l’échange commercial entre des régions kurdes séparées par des frontières, et donc traitées comme « contrebandiers ».

Enfin, le dernier sujet abordé dans ce onzième numéro du Merhaba Hevalno, concerne le groupe clandestin kurde TAK qui fait parler de lui de plus en plus, de par ses attaques à la bombe menées dans des villes de l’ouest de la Turquie, visant des brigades connues pour leurs opérations militaires menées au Kurdistan. Ce texte explique comment la violence extrême vécue par les Kurdes en Turquie ne laisse pas le choix privilégié de la « non-violence » et va puiser dans les racines des attaques du TAK.

On aurait pu finir cet édito en vous souhaitant une année 2017 pleine de santé, d’amour et de rage, mais nous préférons terminer sur une note plus sarcastique… Cette année les Kurdes de Turquie ne manquaient pas d’un certain humour noir pour se souhaiter la bonne année. « Deux personnes sont passées chez moi aujourd’hui. Ils m’ont demandé ton adresse, ton numéro et tout le reste. Je t’ai pas demandé, et je leur ai donné. J’espère que tu m’en veux pas. Je leur ai demandé pourquoi est-ce qu’ils te cherchaient.Ils m’ont dit que samedi soir ils allaient passer chez toi. Le nom d’un des deux est Bonheur, et l’autre Santé. Et toute l’année ils vont rester chez toi et chez moi. Santé, Bonheur, et que la Paix nous accompagne. Belle année. »

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SOMMAIRE :

  • Édito
  • [Bakur] L’état d’urgence en Turquie et les LGBT+ kurdes
  • [Rojava] Lettre du Rojava
  • [Rojhilat] Les Kolbers, ces travailleurs oubliés du Rojhilat
  • [Turquie] Les kurdes dans le processus de réconciliation arméno-turc
  • [Turquie] Lorsque les kurdes entendent le mot « TAK », il et elles savent ce que cela signifie : vengeance
  • [Europe] Je ne suis pas coupable, j’accuse !
  • [Europe] Les femmes contre les féminicides
  • Glossaire & agenda

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Solidarité avec les prisonniers et prisonnières kurdes

Parmi d’autres choses, une des possibilités de soutien est d’envoyer des cartes postales aux détenues. Quelques adresses sont en dessous. Nous nous joignons ainsi à la campagne de soutien qu’a lancé Kedistan.net. On n’oublie pas tou.te.s les autres !

Envoyez des cartes-postales aux prisonnières !

Sachez que, pour que vos messages de soutien puissent traverser le ‘contrôle’ avant de trouver sa destinataire, il faudra respecter quelques règles.

Certaines prisons ne distribuent pas les courriers qui sont rédigés en d’autres langues que le turc, car les censeurs n’étant pas polyglottes, il ne peuvent pas lire et vérifier… Pour donner à vos carte-postales toutes les chances d’arriver au bon port, rédigez les en turc.

Si vous n’êtes pas turcophone, pas de panique !

  • Avant tout, prenez le soin de choisir des cartes-postales sans inscription en langue étrangère sur l’image.
  • Rédigez votre message en turc :
    – Vous pouvez utiliser un des modèles que vous trouverez ICI.
    – Vous pouvez vous rapprocher des associations kurdes, ou alévies de votre localité. N’est-ce pas aussi une excellente occasion pour tisser de nouveaux liens ?
  • Mettez vos cartes-postales sous enveloppe.
  • Ajoutez sur l’enveloppe, un « nom » et une « adresse » en tant qu’ »expéditeur/trice ».
  • Le tarif postal est de 1,25 €.

Voici une liste de quelques femmes responsable et Co-maires. Nous n’oublions pas toutes les autres.

Une liste établie par les organisations féministes à l’intention de leurs membres :

Sebahat Tuncel (Co-présidente du DBP), Ayla Akat (Ancienne députée DBP). Les Co-maires : Gültan Kışanak (Diyarbakır), Sebahat Çetinkaya (Responsable DBP de Derik), Zeynep Sipçik (Co-maire Dargeçit), Diba Keskin (Erciş), Aygün Taşkın (Diyarbakır, Ergani), Hazal Aras (Diyadin) Handan Bağcı (Edremit), Dilek Hatipoğlu (Hakkari), Figen Yaşar (Muş), Cennet Ayık (Elazığ, Karakoçan), Nadiye Gürbüz (Bursa HDP), Atiye Eren (HDP)
Aysel Işık (Journaliste JINHA), Hülya Karakaya  (Journaliste, rédactrice en chef, Özgür Hal Dergisi)

Sebahat Tuncel
Silivri 9 Nolu F Tipi Cezaevi
Silivri Istanbul TURQUIE

Gültan Kışanak
Ayla Akat

Kocaeli 1 Nolu F Tipi Yüksek Güvenlikli Ceza Infaz Kurumu A2-5
Kandıra Yolu
Koceli TURQUIE

Sebahat Çetinkaya
Zeynep Sipçik
Diba Keskin
Aygün Taşkın
Dilek Hatipoğlu
Atiye Eren
sont toutes au :
Sincan Kadın Kapalı Cezaevi
Ankara TURQUIE

Hazal Aras
Handan Bağcı
sont au :
Erzurum E Tipi Kapalı Cezaevi
Erzurum TURQUIE

Figen Yaşar
Muş E Tipi Cezaevi
Muş TURQUIE

Cennet Ayık
Elazığ E tipi Cezaevi
Elazığ TURQUIE

Nadiye Gürbüz
Yenişehir Kapali Cezaevi B-6 Koğuşu
Bursa TURQUIE

Hülya Karakaya 
Diyarbakır E Tipi Cezaevi
Mevlana Halit, Emek Caddesi
21080 Bağlar Diyarbakır TURQUIE

Aysel Işık
Şırnak T Tipi Cezaevi
Yeşilyurt mahallesi Rezuk Caddesi
73100 Şırnak TURQUIE

Figen Yüksekdağ
Kocaeli 1 Nolu F Tipi
Yüksek Güvenlikli Ceza İnfaz Kurumu
A3-15
Kandıra/Kocaeli TURQUIE