La réunification des deux cantons kurdes de Kobanê et Cizîrê, l’heure approche

B8Ts7FyIYAEGGFKTexte repris du site de l’OCL et  daté du 31 mai 2015.


C’est semble-t-il maintenant une affaire de jours.

 Alors que Daesh s’est emparé de la ville oasis de Palmyre ainsi que de l’ensemble des postes frontières avec l’Irak, alors que ses frères ennemis d’Al-Qaïda (Front al-Nosra) et autres salafistes de l’‟Armée de la Conquête” (subventionnés et armés par Arabie-Emirats-Qatar-Turquie) gagnent du terrain dans le nord-ouest du pays (la totalité de la province d’Idlib est passée sous leur coupe) et menacent la région côtière de Lattaquié (de population majoritairement alaouite), alors que le régime de Bachar el-Assad n’a jamais été aussi affaibli, dans la province de Hassakah (ou Hasaké) où se trouve le grand canton kurde de Cizîrê, dans le nord-est syrien, les forces djihadistes ne cessent de reculer et de perdre du terrain devant l’offensive des YPG/YPJ.

Le principal objectif des forces kurdes et de leurs alliés est la prise de la ville de Tal Abyad (Girê Sepî en kurde), place forte et poste frontalier stratégique pour Daesh (point de passage des djihadistes vers la Turquie). Cette ville est un enjeu stratégique de premier plan également pour les forces kurdes car cette victoire permettrait non seulement de chasser Daesh de la zone, de l’affaiblir en coupant l’axe Raqqah-Turquie, mais aussi de relier et réunifier les deux cantons de Kobanê et Cizîrê en leur donnant une continuité territoriale… Ce qui donnerait automatiquement une plus grande consistance à l’entité appelée Rojava, augmenterait la capacité de résistance au quotidien des populations et renforcerait objectivement le projet d’autonomisation politique de ce territoire porté par la gauche kurde.

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Iran/Kurdistan : 700 arrestations, 2 morts, le soulèvement se répand

Situation au 10 mai 2015.

L’événement déclencheur du soulèvement est la mort d’une jeune femme kurde, Ferinaz Xosrawanî, à Mahabad qui s’est jetée du quatrième étage de l’hôtel où elle travaillait pour échapper à des policiers qui tentaient de la violer. Le propriétaire de l’hôtel avait accepté de laisser les agents des forces de sécurité violer Ferinaz en échange de la 5ème étoile de son hôtel, il a été « arrêté » pour sa propre protection (selon les forces de sécurité elles-mêmes). De nombreuses manifestations ont eu lieu. Le 7 mai, les manifestants ont incendié l’hôtel où a eu lieu le meurtre de Ferinaz, suite à quoi la police a ouvert le feu sur les manifestants faisant 27 blessés, deux morts, et des dizaines d’arrestations. Les manifestations se répandent par tout dans le Kurdistan Oriental (Ouest de l’Iran).

Depuis le début du soulèvement, au moins 700 personnes ont été arrêtées par les forces de sécurité et par les services de renseignement. Plusieurs d’entre-elles ont été arrêtées à l’hôpital alors qu’elles recherchaient des soins après s’être fait tirer dessus. La plupart des prisonniers sont emmenés dans les villes environnantes pour y être interrogées.

Emeutes à Mahabad.

Emeutes à Mahabad.

Iran/Kurdistan : La prison de Mahabad incendiée et de nombreux militaires déployés

De plus en plus de ’gardes révolutionnaires’ sont déployés dans le Rojhilat (la partie iranienne du Kurdistan) alors que des manifestations se répandent dans toutes la région, notamment à Mahabad et à Sardasht. Le régime a coupé -au moins partiellement les arrivées d’électricité, d’eau et d’internet dans la ville. Les manifestants ont attaqué et incendié la prison à Mahabad, en libérant tous les prisonniers. Des manifestations de soutien ont eu lieu à Istanbul, à Kobané, à Hawler (capitale du Kurdistan irakien). Au moins une quinzaine de manifestants ont été arrêtés aujourd’hui à Sardasht.

EDIT : A Ourmia, à une centaine de kilomètres de Mahabad, des affrontements ont eu lieu entre les guérilleros du PJAK -parti affilié au KCK, comme le PKK- et les ’gardes révolutionnaires’, un militaire iranien a été tué suite cela.

Affrontements à Mahabad.

 

Repris du site Secours Rouge.

Centrale nucléaire Akkuyu : Quand la catastrophe arrive en criant gare !

11060986_792034084198051_7285188457648792149_nCi dessous, un texte repris du site kedistan.fr.

 

La Turquie a démarré ce mardi 14 avril dans le sud du pays la construction de sa première centrale nucléaire, un projet d’envergure de 19 milliards d’euros mené par la Russie et qui devrait entrer en service en 2020 malgré l’hostilité des écologistes.

Le ministre turc de l’Energie Taner Yıldız et le chef de l’agence russe de l’énergie atomique (Rosatom) Sergueï Kirienko ont participé à la cérémonie d’ouvertures sur le site d’Akkuyu. Composée de quatre réacteurs, la centrale d’Akkuyu sera dotée d’une puissance de 4.400 MW. La centrale sera opérationnelle pendant minimum 60 ans mais Kirienko et  Yıldız affirment être convaincus que la centrale fonctionnera bien au delà de ce délai. Avec la phase de construction d’environ 10 ans, ils pensent que la Turquie et la Russie sont liés pour 100 ans.

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Rojava – Tout commence par la contrainte

raf_il_11_10000 Canton de Cizîrê, Rojava

Une révolution dans la vie quotidienne

Dans tous  les secteurs administratifs du canton de Cizîrê, les gens travaillent, principalement sur la base du volontariat, pour mener à bien d’ambitieuses transformations de la société. Des médecins veulent construire un système moderne d’assurance maladie gratuite mais aussi, nous ont-ils dit, collecter  et diffuser  le savoir local sur les remèdes qui avaient été étouffé et changer les conditions de vie dans leur ensemble. Ils nous ont expliqué que leur objectif était de construire un mode de vie libéré des séparations (entre les gens et entre les gens et la nature) qui sont la cause des maladies physiques et mentales. Les universitaires veulent orienter l’éducation vers les problèmes sociaux actuels. Ils ont l’intention, c’est eux qui le disent, d’abandonner les examens et de d’abolir  les clivages entre professeurs et étudiants et entre les disciplines en vigueur. La nouvelle discipline de la « gynologie » (la science des femmes) élabore  une interprétation alternative de la mythologie, de la psychologie, des sciences et de l’histoire. Toujours et partout, nous a-t-on dit, les femmes sont les principaux acteurs économiques et ce sont elles qui sont chargées des questions concernant « l’éthique et l’esthétique », « la liberté et la beauté », « le fond et la forme ». La révolution vise à dépasser les limitations posées à  ces activités quand l’État est pris comme modèle du pouvoir.

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Le contrat social du Rojava

TS-Par8084887Le Kurdistan syrien, doté d’une « autorité démocratique et autonome », a adopté le 6 janvier 2014 sa constitution (contrat social), qui définit la Syrie comme un « Etat démocratique, libre et indépendant » et divise le Kurdistan en trois cantons.

Les droits humains et les libertés sont garantis dans le contrat social. Les droits et les libertés sont considérés comme « valeurs suprêmes ». Le contrat social garantit l’égalité sans discrimination entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la vie, tandis que le travail des enfants, le mariage forcé des enfants et la torture sont interdis.

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