Panorama historique des luttes au Kurdistan

yazilama1370Texte repris de Merhaba Hevalno n°1.

Quand on parle des Kurdes on fait référence à une culture ancestrale implantée depuis plus de 5000 ans en Mésopotamie (au sein de ce qu’on appelle maintenant le « Proche Orient »). Ce territoire montagneux donne naissance aux fleuves du Tigre et de l’Euphrate, ce qui aura permis la sédentarisation des tribus semi-nomades à travers l’agriculture ; on considère d’ailleurs ce territoire comme le berceau des civilisations.
Néanmoins, les Kurdes ne constituent pas un peuple unifié, mais plutôt une société composée de multiples tribus qui parlent plusieurs langues (dont quatre principales de nos jours) et qui se sont trouvées séparées depuis le XVIIème siècle entre l’empire ottoman et l’empire perse. C’est au XXème siècle, après la 1ère Guerre Mondiale, que les États occidentaux gagnants (notamment la France, le Royaume-Uni et l’Italie) ont  démantelé le perdant – l’empire ottoman – en plein de morceaux et les ont soumis à leur contrôle. C’est ainsi que les zones de population kurde se sont retrouvées traversées par de nouvelles frontières, divisées entre quatre des États nouvellement créés : la Turquie, la Syrie, l’Irak et l’Iran.
Ce nouveau modèle pour la région, l’État-Nation, va reproduire ce qui avait eu lieu en Europe des siècles auparavant, à savoir, l’imposition par la force d’une seule identité nationale, niant toute existence de cultures très variées. En Turquie, l’État a été créé par le mouvement nationaliste des « Jeunes Turcs » qui avait utilisé des hommes de toutes les autres cultures (notamment, les Kurdes) comme chair à canon dans sa guerre d’indépendance jusqu’à décrocher en 1923 la République de Turquie. Ceci sous la direction de Mustafa Kemal, qui prendra le nom d’Atatürk (le « père des Turcs »). C’est à partir de là que des tribus kurdes vont se soulever, dirigées par des chefs militaires ou religieux. Chaque soulèvement sera écrasé dans le sang ; le plus tristement célèbre étant celui de 1937 à Dersim, qui finira avec la moitié de la population de la région de Dersim déportée vers les villes de l’ouest ou exterminée (environ 40000 personnes). Il s’agit du premier
génocide kurde.
Toute spécificité culturelle étant interdite et réprimée, les Kurdes (ainsi que les Arménien.ne.s, les Lazes, les Assyrien. ne.s et toutes les autres cultures) seront emprisonné.e.s, exécuté.e.s ou porté.e.s disparu.e.s pour avoir parlé leur langue en public, chanté ou dansé sur leur musique traditionnelle, et ce, jusque dans les années 2000. C’est pourquoi aujourd’hui la résistance kurde est indissociable de sa langue, sa musique et sa danse. La politique de la République de Turquie continue jusqu’à aujourd’hui de considérer les Kurdes comme une sous-culture turque arriérée, qui n’a comme choix que « l’assimilation » ; en gros, se plier à la
« turquicité » ou mourir. La répression brutale et la militarisation de tout le territoire Kurde (du sud-est du pays) aura contraint des millions de Kurdes à la déportation vers des villes de l’ouest de la Turquie et vers l’Europe. En ce moment, la population Kurde (estimée à plus de 40 millions) est répartie environ selon ces chiffres : 25 millions en Turquie, 8 en Iran, 5 en Irak, 4 en Syrie, et 2 en Europe occidentale (dont 1,5 en
Allemagne, et 250000 en France).

Ce n’est qu’à partir des années 1970 que des mouvements de libération nationale kurdes apparaissent en Turquie (inspirés notamment par les mouvements en Amérique latine), en particulier le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) créé en 1978 par des étudiants marxiste-léninistes qui voulaient voir évoluer la société tribale kurde en une société révolutionnaire et indépendante de la souveraineté turque. Après le coup d’État de 1980, le régime militaire va se déchaîner sur tous les militant.e.s de gauche, en emprisonnant et exécutant une bonne partie. Le PKK décide alors de prendre les armes et lance le 15 août son premier
soulèvement. Constitué en comités régionaux qui font du porte à porte et qui essayent d’attirer un maximum de familles, le PKK devient assez vite le principal acteur de la lutte kurde.

Les années 1980-1990 seront marquées par la guerre entre d’un côté l’armée turque et de l’autre les combattant.e.s du PKK et les civil.e.s habitant les villes et villages kurdes. Environ 4000 villages sont brûlés,
à nouveau 3 millions de réfugié.e.s quittent leur terre, 30.000 civil.e.s sont tué.e.s, et des milliers de militant.e.s et intellectuel.le.s, etc., emprisonné.e.s (beaucoup sont toujours derrière les barreaux). Ces décennies sanglantes auront gravé la mémoire des Kurdes et auront laissé orpheline toute une génération
de jeunes qui ont perdu leur père ou un.e autre proche, et qui se battent actuellement contre la police et  l’armée depuis cet été. Mais c’est aussi de cette période que le PKK tire sa réputation de « stalinien » ; il est vrai que, comme toute force armée dans une guerre, le PKK n’est pas tout blanc et a commis des violences douteuses, y compris à l’intérieur du mouvement. Néanmoins, une grande partie de la population kurde de Turquie reconnaît au PKK, et à son leader Abdullah Öcalan, leur courage et leur détermination qui auront
réussi à créer un véritable rapport de force capable de faire valoir certains de leurs droits de base (par exemple, depuis les années 2000 la langue kurde et le mot — « kurde » — ne sont plus interdits).

Quelque chose d’impressionnant pour un mouvement politique de masse c’est l’autocritique qui a été portée
d’abord par le leader « Apo » (« tonton ») enfermé sur l’île-prison d’Imrali depuis 1999. Cette réflexion sur le PKK et les autres luttes de libération nationale a mené le PKK à adopter une toute autre philosophie et tactique politiques, nommée le « confédéralisme démocratique ». En résumé, cette théorie part du constat que l’État est le résultat d’une évolution sociale et politique basée sur la domination par quelques humains sur le reste des humains et sur les écosystèmes, puisant ses racines dans le système de domination patriarcal (né au néolithique avec la figure du chasseur/guerrier). La conclusion étant que si l’on veut libérer une  communauté (ou autrement dit, instaurer une véritable « démocratie »), cela ne peut en aucun cas passer par  la revendication d’un État et cela ne peut avoir lieu sans la révolution des femmes. Le « confédéralisme démocratique » prône, comme son nom l’indique, une organisation confédérale de communes locales, coordonnées entre elles à plusieurs échelles. Il s’agit en fait d’une adaptation du « municipalisme libertaire » de Murray Bookchin (fondateur de « l’écologie sociale »).

Il serait sûrement naïf de croire que tout un mouvement, et en particulier une organisation armée, aient pu entièrement changer de fond politique, mais cette approche est tout de même prônée par l’ensemble du  mouvement de lutte kurde en Turquie, et expérimentée dans une certaine mesure dans le Kurdistan de  Turquie (Bakûr) et en une plus grande mesure dans le Kurdistan de Syrie (Rojava) depuis sa prise d’autonomie face au régime de Bachar al-Assad en 2012. Dans la partie irakienne (Başûr), la réalité est bien différente. La tribu des Barzani est au pouvoir depuis bien longtemps et a négocié sa demi-indépendance avec  le régime de Bagdad instauré par les États-Unis, devenant ainsi un allié des pays occidentaux et de l’OTAN (dont la Turquie), ce qui va de pair avec le développement capitaliste, notamment de sa capitale, Erbil. Les opposant.e.s (dont le PÇDK proche du PKK) sont peu nombreux.ses et bien réprimé.e.s.

C’est certainement en Iran que la situation est la pire. La dictature de Rohani réprime toute pratique déviant de la loi imposée par le régime. Prison, torture, exécutions et lapidations. Les quelques combattant.e.s survivant.e.s du PJAK (parti proche du PKK dans le Kurdistan d’Iran, Rojhelat) se sont réfugié.e.s il y a longtemps dans les montagnes de Başûr, et la plupart des autres résistant.e.s ont dû s’exiler à l’étranger.

C’est pourquoi lorsqu’on s’intéresse au mouvement révolutionnaire kurde, on fini par focaliser son attention sur le Bakûr et le Rojava, même si le confédéralisme porté là-bas a la prétention de s’étendre à l’entièreté du Kurdistan ainsi que du Moyen-Orient.

Mettre la pression sur le régime fasciste turc

cat9alyxeaenstc.jpg_largeL’Etat fasciste turc continue à massacrer allègrement au Kurdistan. Le dimanche 7 février dernier, les flics turcs ont volontairement incendié un bâtiment de la ville de Cizre où s’étaient réfugiés des civils blessés. Résultat terrifiant : 60 personnes tuées dont au moins 30 brûlées vives. En attendant, la France et l’Europe, pour des raisons économiques, continuent à fermer les yeux et à se rendre complices du régime fasciste turc… Mettre la pression sur les intérêts capitalistes turcs en France ainsi que sur les intérêts français en Turquie est un moyen d’agir contre les Etats assassins…

INTÉRÊTS TURCS EN FRANCE

1/ Ambassade et consulats

Les classiques lieux du pouvoir…

Ambassade à Paris
16, avenue de Lamballe 75016 Paris
Tél. : 01 53 92 71 11 – Fax : 01 45 20 41 91

Consulat Paris
44, rue de Sevres 92100 Boulogne-Billancourt
Tél. : 01 80 14 63 35 – 01 47 12 30 30 – Fax : 01 47 12 30 50
Mail : consulat.paris@mfa.gov.tr
FB : http://facebook.com/TCParisBK – Twitter : http://twitter.com/TCParisBK Autres numéros : 01 47 12 30 48 – 01 46 99 02 67 – 01 41 31 44 36 – 01 47 12 30 38
Autres fax : 01 41 31 44 83 – 01 41 31 03 29
Autres mails : paris@csgb.gov.tr – paris@meb.gov.tr – parisdhmusavirligi@gmail.com – parisdinhizataseligi@gmail.com

Consulat de Marseille
363, Avenue du Prado 13008
Marseille Tél. : 04 91 29 00 20 – Fax : 04 91 22 78 21
Mail : consulat.marseille@mfa.gov.tr
FB : http://facebook.com/MarsilyaBK – Twitter : twitter.com/MarsilyaBK

Consulat de Nantes
20, Quai François Mitterand 44200 Nantes
Tél. : 02 40 75 73 87 – Fax : 09 82 63 77 98
Mail : consulatturque@bbox.fr

Consulat de Lyon
87, Rue De Sèze 69006 Lyon
Tél. : 04 72 83 98 46 – 04 72 83 98 45 – 04 72 83 98 51
04 72 83 98 57 – 04 72 83 98 49-50 – 06 80 93 84 58
Fax : 04 78 24 86 75 – 04 78 26 30 03
Mail : consulat.lyon@mfa.gov.tr – lyondinhizataseligi@hotmail.com – lyon@csgb.gov.tr – lyon@meb.gov.tr – lyon@ekonomi.gov.tr FB : http://www.facebook.com/LyonBK – Twitter : https://twitter.com/TCLyonBK

Consulat de Strasbourg
10, rue Auguste Lamey 67000 Strasbourg
Tél. : 03 88 36 68 14 – 03 88 24 77 31 – 03 88 24 77 33 – 03 88 24 77 35
03 88 24 74 06 – 03 88 24 74 06 – 03 88 24 74 09
Fax : 03 88 37 97 39 – 03 88 36 86 44
Mail : consulat.strasbourg@mfa.gov.tr – strazburg@csgb.gov.tr strasburgataselik@diyanet.gov.tr – strazburg.meb.gov.tr
FB : http://www.facebook.com/bkstrazburg – Twitter : https://twitter.com/STRAZBURGBK

Consulat de Bordeaux
29, Allée de Chartres 33000 Bordeaux
Tél. : 05 56 06 05 00 – 05 57 99 77 20 – Fax : 05 56 48 27 34
Mail : consulat.bordeaux@mfa.gov.tr
FB : http://www.facebook.com/TCBB.CGTB

2/ Autres institutions turques diverses et variées

Un grand nombre de centres culturels turcs existent dans chaque grande ville de France… Par exemple :

Centre Culturel Anatolie à Paris
77, rue La Fayette 75009 Paris
Tél : 01 42 80 04 74 – Fax : 01 42 80 61 12
Mail : cca-anatolie@wanadoo.fr

Centre Culturel Turc de Lyon
72, rue du 8 Mai 1945 69100 Villeurbanne
Tél : 04 78 03 29 19

Mais aussi…

OCDE
Délégation de Turquie
9 Rue Alfred Dehodencq 75016 Paris
Tél. : 01 42 88 50 02

UNESCO
Délégation de Turquie
1 Rue de Miollis 75015 Paris
Tel : 01 45 68 27 15

Office du Tourisme de Turquie
102, Av des Champs Elysées 75008 Paris
Tél. : 01 45 62 78 68
http://www.turquie.infotourisme.com

Banque İŞ BANK (Türkiye İş Bankası)
3, rue Scribe 75009 Paris
01 43 12 93 73

Banque IN&FI CREDITS
233, rue du Faubourg Saint Martin 75010 Paris

Association ATATURQUIE
43, rue Saint Dizier 54000 NANCY
Tél. : 03 83 37 92 28 / Fax : 03 83 37 83 30
poste@ataturquie.asso.fr
http://www.ataturquie.asso.fr

3/ Agences de voyages

Pour rappeler que le tourisme est la troisième industrie turque et que soutenir le tourisme en Turquie c’est actuellement se rendre complice de massacres, d’exactions du régime fasciste…

La majeure partie des agences se trouvent à Paris, mais pas seulement… Et la liste n’est pas exhaustive.

Turkish Airlines
58, rue La Boétie 75008 Paris
Tél. : 01 56 69 33 50 (Orly : 01 49 75 37 37)
Fax : 01 45 63 10 80 (Orly : 01 45 63 10 80)

Turkish Airlines Paris
1, rue Scribe, 75009 Paris
Tél. : 01 56 69 35 50

Turkish Airlines Lyon
91, rue Bugeaud, 69006 Lyon
Tél. : 04 78 24 13 24

Turkish Airlines Nice
Aérogare Nice Côte d’Azur, 06075 Nice cédex
Tél. : 04 93 21 44 79

Turkish Airlines Strasbourg
2, allée Robert 67000 Strasbourg
Tél. : 03 88 52 14 13

Flymonde Travel
76, rue Notre Dame de Nazareth 75003 Paris
Tél. : 01 48 04 00 00

Marmara
81, rue Saint Lazare 75009 Paris
Tél. : 08 92 16 11 61
http://www.marmara.com

Mercure Voyages
83, rue la Fayette 75009 Paris
Tél. : 01 53 20 02 02 – 07 82 63 37 15

Turquie n°1 Teos
1, rue Bleue 75009 Paris
Tél. : 01 47 70 08 08

Mondial Tourisme
78, Rue du Château d’Eau 75010 Paris
Tél.:01 42 46 31 31

Pacha Tours
18, rue Royale 75018 Paris
61 bis, rue du Faubourg St Denis 75010 Paris
Tél. : 01 40 22 04 20
http://www.pachatours.fr

Efem Tours
185, rue Saint Maur 75010 Paris
Tél. : 01 42 01 30 30

Sarı Voyages
42, rue d’enghien 75010 Paris
Tél. : 09 67 04 46 30

Ege Tours
13, rue Jacques Louvel Tessier 75010 Paris
Tél. : 01 42 00 00 12

Bey Tours Gözde
61 bis, rue du Fbg. Saint Denis 75010 Paris
Tél. : 01 40 22 04 20

Levent Voyages
2, rue de l’Echiquier 75010 Paris
Tél. : 01 42 46 22 12
http://www.levent.fr

Mondial Tourisme
6, cité Paradis, 75010 Paris
Tél. : 01 42 46 31 31
http://www.mondialtourisme.fr

Cappadoce voyages
37, rue des Petites Ecuries 75010 Paris
Tél. : 01 40 22 02 00

Afra Voyages
186, bd Malesherbes 75017 Paris
http://www.afravoyages.com

Cosmovel
16, rue Brunel 75017 Paris
Tél. : 01 40 68 09 99

Doğan Voyages
6, rue Charles Robert 75020 Paris
Tél. : 01 43 72 22 17

MTAPARIS International Tours
42, rue Arthur Ranc, 92350 Plessis-Robinson
Tél. : 09 54 32 35 79

Bosfore Voyages

40, rue Hoche 93500 Pantin
Tél. : 01 48 45 73 03

Tour Saray
17 rue Ferroul 08000 Charleville Mezieres
Tél. : 03 24 33 46 74

Sultan Tourisme
28, rue Masséna 06000 Nice
Tél. : 04 93 87 72 07
http://www.sultan-tourisme.fr

Euro Mer (Liaison maritime Italie/Turquie)
5, Quai Sauvage 34070 Montpellier
Tél. : 04 67 65 95 14

Globe Travel
10, boulevard de Metz 67000 Strasbourg
Tél. : 03 88 23 01 23

Anatolia Voyages
44, rue Sergent Blandan 69001 Lyon
Tél. : 04 78 27 47 63 – 06 26 48 67 16

Galata Tours
86, route de Genève 74240 Gaillard
Tél. : 04 50 38 70 96

Athena Voyages
62 route Fruitière, BP 100 74650 Chavanod
Tél. : 04 50 10 93 13
http://www.athenavoyages.com

Investissement immobilier istanbul
Tél. : 06 62 09 49 40
immonur@gmail.com
apartment-for-sale-istanbul.org/fr

INTÉRÊTS FRANÇAIS EN TURQUIE

Un grand nombre de grosses entreprises françaises sont présentes en Turquie. En plus d’exploiter durement les prolétaires de Turquie, elles bénificient actuellement du partenariat avec le régime fasciste turc pour maximiser leurs profits…

Ces entreprises sont évidemment présentes un peu partout en France et on peut les trouver dans l’annuaire !

Aldautomotive (Location longue durée de véhicules, filiale de la Société Générale), Altavia (premier groupe international de communication commerciale dédié au retail), Alstom, Areva T&D, Aromatech (arômes alimentaires, basé à Grasse en PACA), Axa Assurances, Bel (la Vache qui rit etc), BNP Paribas, Carrefour, Ceva Santé Animale (laboratoire vétérinaire), Danone, Dassault Systèmes, Gefco, Groupama, Legrand, Pernod Ricard, Renault, Peugeot-PSA, Sanofi, Schneider Electric, Sodexo, Vicat (ciments), Vilmorin (semencier), Total, Veolia… Les équipementiers automobile sont aussi de la partie : Valeo, Faurecia, Plastic Omnium, MGI Coutier, Mecaplast, EM Technologies.

Et enfin, pour les fans des étiquettes « made in turkey », rendez-vous dans les boutiques Zadig & Voltaire, Decathlon, Celio, et Lacoste, pour ne citer que ces marques de vêtements …

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Jîn Jîyan Azadî !

gazetee_154c880eb7a153Émission spéciale Libre Débat et Gang des Gazières sur la situation de guerre au Kurdistan nord autour d’interviews de militantes du mouvement des femmes, diffusée le mercredi 17 février 2016 sur les ondes de radio Galère 88.4 FM (Marseille).

Depuis plusieurs mois, dans le silence ou la désinformation des médias français, l’État turc a intensifié la guerre menée contre le peuple du Kurdistan, en lutte pour son existence et une révolution sociale et politique. A partir d’infos relayées par des médias indépendants, on propose de revenir sur la chronologie des derniers mois et d’essayer de comprendre l’évolution de la situation, les enjeux des guerres menées à la fois par l’Etat turc et Daesh avec la complicité de l’Union Européenne.

Dans cette émission, on écoutera l’interview de militantes kurdes de la ville d’Amed (Dyarbakir en turc), rencontrées en décembre 2015. Elles nous ont parlé de la guerre menée par l’état turc sur les populations kurdes en Turquie, de la résistance et de l’organisation du mouvement des femmes.

A Marseille, on a interviewé des militantes de l’assemblée des femmes Arin Mirkan du Centre Communauté Démocratique Kurde sur la situation et leurs actions.

Ne restons pas sans agir, solidarité internationale et féministe avec la lutte au Kurdistan !

Émission en MP3 à écouter et  télécharger :

MP3 - 133.8 Mo

Pour en savoir plus :

On remercie particulièrement le Collectif Solidarité Femmes Kobane et le blog Ne var ne yok ? d’où sont tirées la majorité de nos infos

Musique :
Aynur Doğan – Keçe Kurdan
Ayşe Şan

Article repris de Radiorageuses.

Entretien autour du TAK

iste-tak-gercegiVoici la traduction rapide d’un entretien paru sur le site Nerinaazad et réalisé par un membre du TAK, « Teyrê Bazên Azadiya Kurdistan » (« Faucons de la liberté au Kurdistan »), groupe qui a revendiqué l’action d’Ankara [28 militaires turcs tués dans le centre politique de la capitale]. Traduction de Kedistan.fr.

Voilà la réalité du TAK !

L’interlocuteur commence en disant : « L’explosion d’Ankara est non seulement enregistrée dans l’histoire comme l’attaque la plus rapidement élucidée, mais elle mérite aussi d’entrer dans les records du Guiness. L’identité de l’assaillant a été précisée à une vitesse étonnante et annoncé pendant que la censure sur l’événement était encore en cours, même la photo d’identité a été publiée. L’Etat et le gouvernement qui voulaient utiliser un tel événement à leur avantage, ont voulu en tirer profit , en publiant la photo d’un réfugié. »

Je voulais en savoir plus sur le TAK qui avait revendiqué l’attaque au mortier de l’aéroport Sabiha Göçen. Nous avons engagé un travail d’équipe, pour trouver des réponses à des questions telles que, qui sont-ils, combien sont-ils, quels sont leur objectifs, à qui obéissent-ils ? Malgré les deux rendez-vous que nous avons obtenu avec deux personnes faisant partie des dirigeants du TAK, les rencontres n’ont pas pu avoir lieue.

A la fin, nous avons réussi à obtenir un entretien avec une personne qui connait très bien l’organisation TAK. Cette rencontre, que nous avons pu réaliser après l’explosion d’Ankara, a apporté des réponses à des questions qui nous préoccupaient. La phrase en préambule appartient donc à cette personne.


Il répond à notre question « De qui est composé le TAK ? » en disant : « Un groupe composé des personnes qui sortent du PKK, qui ont séparé leur chemin du PKK. »

En quelque sorte, c’est une formulation d’un « Real PKK », comme « Real IRA » ou « Real ETA ».

Alors, à qui le TAK obéit-il ?

Ils n’ont aucun lien avec le PKK. Ils voient le PKK comme le représentant du mouvement de libération kurde, mais ils n’ont aucun lien. Ils acceptent Öcalan comme leur leader, mais ils peuvent écouter seul Öcalan, comme leader spirituel.

Quels sont les différences entre eux et le PKK ?

Le TAK dit que l’Etat n’apporterait pas la solution dans ces conditions. Le PKK continue le combat dans son registre. Il ne porte pas la guerre dans les villes turques, il ne veut pas faire des actions radicales. Ils disent qu’il faut parler avec l’Etat, en utilisant le langage qu’il utilise, et aller vers lui avec ses propres méthodes.

Comme l’explosion d’Ankara ?

Oui. L’Etat à mis en mille morceaux d’abord 32 jeunes à Suruç [NDLR : le vrai chiffre est 33] ensuite, 102 participants à la manifestation pour la Paix à Ankara. Maintenant dans des endroits comme Cizre, Sur, Nusaybin, Kerboran, Silvan, Idil, il bloque les Kurdes dans des sous-sols et les brûle vivants avec des [armes] chimiques. Le TAK s’est donné le devoir de répondre à tout cela et c’est ce qu’il fait.

Le TAK se considère-t-il comme l’ange protecteur des Kurdes ?

Le TAK se considère comme de l’eau qui éteint les braises qu’on a mis sur le coeur des Kurdes.

Revenons alors à l’explosion d’Ankara. Est-ce une réponse à ce que les forces de l’Etat ont fait dans les villes que vous venez de précisez ?

Le soir du 17 février 2016 à 18h30, une action de « fedai » [celui qui se sacrifie], de vengeance contre le convoi de l’armée a été réalisée dans la rue Merasim. Des dizaines de militaires turcs ont été tués. Ce genre d’action est réalisé par des combattants qui font partie de la « brigade des immortels » que le TAK a mis en place en interne.

Les membres de cette « brigade des immortels » sont-ils des combattants kamikazes ?

Toute la composition du TAK possède la qualité et la conviction pour faire ce type d’actions. Une des plus grandes différences d’avec le PKK, est le fait que tous ses membres sont prêts à réaliser ce genre d’actions. Les membres du PKK peuvent également réaliser ce genre d’actions sans aucun doute, avec volonté et conviction, mais le PKK n’adopte pas cette méthode.

Pourquoi ?

Le PKK est à la fois, la force politique et la force militaire du peuple kurde. C’est une force qui respecte les règles de la guerre, qui cherche des voies pour la paix, qui souhaite que cette guerre se termine grâce à une solution politique et qui se soumet au Droit International. Sans aucun doute, le PKK a grand pouvoir et force, des milliers de guérillas pour faire ce type d’actions, mais le PKK est une organisation qui a des relations internationales, et qui calcule les pertes et profits de chaque action qu’il fait. Le TAK n’a pas ce genre de soucis et de responsabilité.

Le fait de réaliser une action importante au coeur d’Ankara a-t-il un sens ?

Bien sûr. Même si c’est un endroit où on peut faire difficilement des actions. Le TAK a passé le message, aucun endroit n’est sécurisé pour vous, nous possédons les forces militantes et les équipements pour faire des actions, où nous voulons, quand nous voulons.

Est-ce donc, la raison pour avoir réalisé une explosion, au milieu des sièges des institutions d’Etat et de l’Etat Major ?

L’action a été réalisée par le militant de TAK nommé Zınar Raperin (Abdülbaki Sönmez), avec l’explosion d’un véhicule chargé d’explosifs. Au moment où c’était voulu et de la façon dont c’était voulu. Bien sur, le choix des lieux comme zone d’action n’est pas un hasard. La raison de ce choix de lieu qui est l’endroit le plus protégé et difficile, est la vengeance des civils blessés, sans défense, brutalement massacrés dans les sous-sol de Cizre. La zone où se trouvent ceux qui ont donné l’ordre de brûler ces personnes a été choisie intentionnellement. Certains réagissent contre cette action, et disent qu’il y avait du personnel civil dans ces véhicules. Ceci n’est pas vrai. Toutes les personnes qui travaillent dans ces endroits, même si certaines sont en civil, travaillent dans le centre mère de l’armée turque. Le fait que des enfants soient morts ou blessés est bien sûr triste, mais les responsables de cela sont ceux qui ont sonné l’ordre de brûler les kurdes blessés. Erdoğan et AKP qui ne reconnaissent aucune règle de guerre, qui dévastent les villes, doivent savoir que ce feu les brûlera eux mêmes.

Pour une action de cette envergure, ne fallait-il pas faire des reconnaissances, des renseignements ?

Bien sûr. Comme je disais, le TAK est une structure complètement professionnelle. Il est composé de personnes courageuses qui ont déjà eu une vie de guérilla, et beaucoup d’expérience antérieure dans le PKK. Des travaux de renseignements, jusqu’à la précision des temps des feux de route, la vitesse de circulation des véhicules de transport, tout était calculé. Désormais, l’Etat turc, ne devrait plus prendre les kurdes à l’armée [service militaire obligatoire]. Tu vas tuer les familles, les brûler dans des sous-sols et tu vas me faire faire le service militaire… Il ne faut pas entrer dans les détails ici. On dit que le véhicule utilisé pour l’explosion a fait des milliers de kilomètres. Ils disent, pour ce véhicule d’occasion, que les milliers de kilomètres ont été faits par les membres du TAK. Ils ont transformé l’événement en une comédie. S’ils insistent à prétendre que l’action a été réalisée par le YPG [la thèse avancée aussitôt par le gouvernement], tous les détails de l’événement seront mis à jour. Même les enregistrements de caméra des reconnaissances seront publiés sur les réseaux sociaux.

Abdülbaki Sönmez qui a fait l’action, était-il un des dirigeants ?

Non. Il n’était pas un dirigeant mais une personne aimée et respectée dans le TAK. Il est né en 1989, à Gürpınar, commune de Van. Entre 2005 et 2011 il a fait partie du PKK, ensuite en 2011 il a quitté le PKK avec d’autres camarades et a rejoint les rangs du TAK.

Quelle est la raison de sa rupture ?

Il a quitté le PKK, parce qu’il pensait que celui ci ne portait pas la guerre vers les villes de la Turquie et qu’il ne répondait pas, en usant le même langage que l’Etat.

L’Etat dit que l’attaque d’Ankara a été commise par le YPG

l’Etat turc ne supporte pas le Kurdistan de Rojava. Le PYD tend toujours la main vers la Turquie. Il a dit de nombreuses fois à la Turquie, nous ne sommes pas contre vous politiquement, nous n’avons pas de problème avec vous. Est-il possible que le YPG et le PYD qui disent ceci, viennent faire une action au centre d’Ankara, la capitale de la Turquie ? Dans les dernières semaines, la Turquie bombarde les zones du YPG. Pourquoi un membre du PYD, de YPG ferait une action de ce genre, dans une période où la Turquie cherche des prétextes ? L’accusation de la Turquie, le PYD, est la continuité de la politique qu’elle mène depuis un mois, une guerre psychologique. Elle veut appuyer les thèmes qu’elle a avancé jusqu’aujourd’hui, et les prétextes d’attaques qu’elle mènerait contre le PYD. C’est une pièce de l’opération psychologique par laquelle elle veut mettre les Etats-Unis et l’Europe en face du YPG. Pourquoi le YPG ferait une action, alors que nous existons. Les positions du YPG sont bombardés depuis une semaine. Il [l’Etat, ou Erdogan] essaye de prétexter cela [l’attaque] mais c’est idiot, dans le désespoir, ils se ridiculisent. Le TAK a fait cette action et il l’a revendiquée. Il a déclaré l’identité de son militant qui l’a fait. Que vont-t-il dire au monde, maintenant, nous attendons pour voir.

L’action de l’aéroport de Sabiha Gökçen a été aussi revendiquée par le TAK. Quel était la raison.

L’attaque au mortier effectué à l’aéroport de Sabiha Gökçen le 23 décembre 2015, a été revendiquée par le TAK, Teyrê Bazên Azadiya Kurdistan.
Cette action, a été faite pour répondre aux attaques fascistes qui ont transformé les villes kurdes en ruines. Des dégâts ont été effectués à l’aéroport et 5 avions ont été lourdement endommagés. Les médias alliés à l’AKP ont transformé consciemment les résultats de l’action afin de montrer au monde que leur espace aérien était sécurisé. Cette attaque au mortier a été également le début d’une nouvelle période d’actions. Il était le premier message pour dire que la dictature fasciste de l’AKP qui ne respecte aucune règle morale, et leur collaborateurs, ne pourront pas vivre tranquillement dans leur propre villes.

Quel est l’objectif du TAK, que veut-il ?

Le TAK n’a pas jugé que les efforts infiniment dévoués et les initiatives de résolutions du problème kurde avec des méthodes pacifiques et démocratiques, que le leader Öcalan a menées, avaient aboutis. Les politiques de destruction, et de négation, de l’Etat, et son approche niant le problème [kurde] perdurent. La méthode de l’Etat, pour traiter le problème kurde, « imposer une reddition » et sa conception « le meilleur Kurde est le Kurde mort » perdurent. Le TAK, s’intéresse seulement à des ouvertures tournées vers l’arrêt des politiques de destruction et de négation envers le peuple kurde, ainsi que la prise comme interlocuteur du leader et sa mise en liberté. Il [le TAK] trouve que le combat que le KCK mène en prenant en compte les équilibres politiques, est insuffisant et le critique. Il invite le KCK à un combat plus actif.

Le PKK fait aussi des actions en continu…

Le TAK est une organisation née des conditions laissées au peuple kurde et son leader.
Des guérillas qui ont fait partie du PKK, et qui ont lutté contre l’Etat pendant une période, mais [ensuite] ont quitté l’organisation, ont construit le TAK, car ils trouvaient faibles, les méthodes du KCK, avec leur nom de l’époque, HPG et Hongra-Gel. Dans la lutte menée contre l’Etat turc, en prenant en compte les équilibres politiques, son approche et ses efforts de résolution [du KCK] n’ont pas abouti à la réconciliation mais à l’oppression et la destruction.

C’est à dire que le TAK, ne prend d’ordre de nulle part ?

Le TAK en tant qu’organisation, n’est lié à personne. En tant que structure il est une force « fedai ». Il a la volonté et la force pour réaliser toutes sortes d’actions. Pour cela, il possède la formation et l’équipement technique nécessaire. Le TAK est un mouvement de cadres, et non un mouvement colossal populaire comme l’est le PKK. Il se concentre sur ce type d’actions et les réalise. Le PKK et actif et combat dans toutes les parties du Kurdistan. Le TAK n’a pas ces soucis. Il n’a pas de calcul, son seul objectif, c’est d’atteindre l’ennemi. Le TAK ne se soucie pas de qui dira quoi. S’il verse de l’eau sur le coeur du peuple kurde, cela lui suffit.

Les actions du TAK iront jusqu’où ? Y a-t-il une période définie ?

Tant que le terrorisme d’Etat ne cesse pas, les cibles prioritaires du TAK sont la bureaucratie militaire, l’économie et le tourisme.

Partout en Turquie les bombes exploseront, il y aura des attentats, et des sabotages, des incendies seront réalisés partout. Aucune règle ne sera respectée. Quand ils [les membres du TAK] se dirigent vers leur cibles, ils avancent avec le sentiment de vengeance. Il se focalisent sur la cible et détruisent. C’est peut être la première fois que l’Etat turc est face à une telle organisation.

Combien de militants possède le TAK ?

Chaque jour qui passe leur nombre augmente. Il y a des participation en provenance du HPG et d’autres horizons. Ils visent à élargir leur rangs. Le TAK est la force de défense et d’attaque du peuple kurde. Il est la preuve même du fait que le peuple kurde n’est pas seul.

Le TAK se compare-t-il avec l’ETA ou l’IRA ?

Non. On peut comparer ces organisations, peut être avec le PKK. Le groupe qui se nomme le TAK et qui a déclaré son existence en 2004, s’était fait connaitre avec les explosions à Çeşme et Kuşadası. le TAK est un mouvement de « fedai » organisés par petits groupes. Le représentant du peuple kurde est le PKK et Öcalan. Le TAK est le renvoi vers l’endroit d’où viennent les violences faites au peuple kurde, avec le même langage. Le TAK, comme j’ai dit précédemment, est l’eau qui éteint les braises mises en feu dans le coeur du peuple kurde.

Alors, le TAK se voit comme la force de frappe des Kurdes ?

L’Etat a mis en place contre le peuple kurde, des organisations telles que JITEM [Service de renseignements et antiterrorisme de la gendarmerie], PÖH [Police spéciale d’intervention], TIT [Brigade de vengeance turque]. Si la Turquie a le TIT et le JITEM, les kurdes ont le TAK. Si toutes les actions sont le droit de ces unités afin qu’ils atteignent leurs objectifs, c’est autant le droit du TAK. Les nouveaux membres du TAK sont constitués plutôt de jeunes. Ils sont tous formé par le cadre dirigeant. Tous les militants sont entraînes dans des villes, et élaborent des stratégies d’actions. Chaque « fedai » a des tâches et des compétences spécifiques. Certains reçoivent une formation professionnelle sur des attentats, d’autres sur les explosifs et mécanismes. Le TAK qui a des membres dans plusieurs villes du Kurdistan, privilégie en priorité les villes turques. Ils sont positionnés plus intensément dans des villes comme İzmir, İstanbul, Antalya, Aydın, Mersin, Adana.

Si le KCK fait un appel au TAK, pour dire arrêtez ces actions, le TAK le suivra-t-il ?

Non. Il y a eu ce type d’appel. Par exemple après l’action de Taksim, il a fait un appel, et une critique, mais le TAK n’a pas suivi et ne suivra pas. Le TAK ne veut pas que le PKK pose les armes, mais dans le cas où il le ferait, le TAK continuera ses activités et actions. Le TAK restera comme une force active jusqu’à la résolution du problème kurde. Le TAK critique de temps à autre le PKK. 

Après la revendication d’une attaque à Taksim par le TAK, un dirigent de PKK à qui on avait demandé « qui sont-ils ? » avait répondu ceci :

« Le fait que certains membres du TAK soit nos anciens membres est vrai. Mais il critiquaient nos politiques. Ils nous considéraient trop doux et passifs. Ils exprimaient qu’ils étaient pour l’escalade de la lutte armée. Ensuite ils ont séparé leur chemins. Mais ils acceptent, eux aussi, Öcalan comme leader. Après l’arrestation d’Öcalan, nous avons eu des problèmes et ennuis en interne. Certains camarades disaient « Le leader a cessé le feu, mais l’Etat, non seulement n’a rien compris, mais en plus a élaboré des complots contre lui ». Certains camarades critiques se sont regroupés. Ces équipes se sont rapidement polarisées et en se détachant de nous, ont construit leur propre organisation. »

TAK, est-il d’accord avec cette version ?

Oui, le TAK dit la même chose. le TAK critique le PKK de temps en temps, et le PKK le TAK.

La thèse qui dit le le TAK est la branche urbaine du PKK, est-elle vraie ?

Absolument pas. C’est du fait que plusieurs membres du TAK sont venus en se détachant du PKK qu’on fait ce genre d’interprétations. Il n’y a aucune relation entre les deux. Le TAK est lié seulement à Öcalan et lui est fidèle.

Le TAK n’affaiblit pas la force de négociation du PKK ? Si l’Etat leur dit « Même si on se met d’accord avec vous, qu’allons faire des organisations sans contrôle comme le TAK ? »

Le TAK dit que l’Etat ne se mettra pas à parler solutions dans ces conditions. Mais si le côté turc fait des pas fiables pour la résolution, il n’y aura plus de problème. Par conséquent il n’y aura plus d’actions. Mais tant que la politique de massacres de l’Etat contre le peuple kurde perdure, le TAK leur donnera la réponse nécessaire. Il est possible d’affirmer ceci : désormais le TAK fera des actions, plus importantes et plus bruyantes.