3 brèves autour des couvre-feux et des opérations des forces spéciales..

silopi1traduit depuis Sendika et DIHA

Le 15 décembre à Diyarbakır

Plus de 10 000 personnes ont participé aux funérailles de Şerdıl Cengiz et de Şiyar Selman, deux jeunes abattu par la police le 14 décembre à Diyarbakır. Ils ont été enterré au cimetière de Yeniköy.
Tout les habitants de la ville ont accueilli les jeunes assassinés avec des slogans. «  Şehid namirin » (« nos morts sont immortels »), « Le PKK est le peuple, le peuple est là ! », des sifflets et des applaudissements. La cérémonie de deuil s’est fait au parc de Koşuyolu, et les députés du HDP, Çağlar Demirel et Selma Irmak, étaient aussi dans le cortège. Après la prière, MEYA-DER [l’association des parents et proches de personnes tuées par la police] a déclaré « Ces jeunes ont été assassinés aujourd’hui à Koşuyolu par les mêmes qui ont assassinés leurs grand-pères, leurs pères, leurs grands frères. Maintenant ça suffit. Vous assassinez nos enfants avec le même état d’esprit que Daech. Nous refusons cette situation. Retirez votre sale politique et vos sales mains des terres du Kurdistan. »

Le co-président du DBP Ali Şimşek, a relancé l’attention sur les interdictions et couvre-feux à répétitions sur Sur, « malgré cette politique de terreur et de massacre, il ne faut pas se résigner, mais continuer la lutte ». « En ce moment une sale politique est faite au peuple kurde, la seule façon de contrer cette politique c’est la lutte du peuple kurde. On doit continuer de lutter en déclarant notre autonomie, nous n’allons pas changer d’avis. »

Le père de Cengiz : « Cela suffit, refusez de baisser la tête, et ne refusez pas d’être kurde, par peur, par intérêt, par oublie, assumez votre identité ! ». « Je m’adresse au peuple kurde. Ça suffit. Ça fait des années que vous fuyez votre identité. Arrêtez d’avoir peur. Venez, il faut qu’on soit tous ensemble. Cher Barzani je voudrais te dire : ʺça suffit d’être complice des pouvoirs sanguinaires, et d’avoir du sang kurde sur les mains.ʺ »

Après les prises de paroles, la foule s’est dirigée en direction du cimetière. Cette foule s’est agrandit au fur à mesure du parcours. Les slogans ont continué d’être scandé en kurde et en turc par la foule : «  Biji berxwedana Surê » (« Vive la lutte de Sur »), des applaudissements, des sifflets… les commerces ont baissé les rideaux pour soutenir les familles et le mouvement de lutte. Des centaines de manifestants ont rejoint le cortège, des passants, des habitants dans les quartiers, dans les rues, des personnes sur leur balcons, à leur fenêtre avec le signe de victoire.

La foule à l’arrivée au cimetière avait atteint les 100000 manifestants. Après la minute de silence, le chant de la marche kurde a été repris par tout le monde, “Çerxa Şoreşê”. Şiyar et Şerdıl ont été enterré avec des slogans criant vengeance…


Le 15 décembre à Diyarbakır

A Diyarbakır, sur la route de Silvan, une explosion a tué 2 policiers, et en a blessé 4 autres. Suite à cette attaque les ambulances et des forces de polices ont été renforcées.


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Le 15 décembre à Silvan, Cizre et Nusaybin

Des manifestations ont eu lieu contre les couvre-feux annoncés à Nusaybin, Cizre et Silopi. A Nusaybin, les forces spéciales sont en train de mener des attaques d’ampleur, mais le peuple a repris la lutte et la rue. A Cizre, la police a tué un enfant à la tête pendant les affrontements du premier soir.

A Nusaybin

En plus du couvre-feu à Nusaybin, avec l’interdiction de sortir dans les rues, les forces spéciales ont commencé leurs opérations rapidement. Dans la rue de Çağçağ, sur la place du Newroz, à l’ancien Otogar et sur la route d’İpek, des véhicules blindés et armés ont tiré dans les quartiers en lutte comme à Fırat, Abdülkadirpaşa, Dicle et Yenişehir. Le peuple répond en affirmant son autonomie et son autodéfense. Mais les militaires ont coupé l’électricité, ont continué à envoyer des bombes, des tirs de roquettes, et de mitraillettes : Ce matin, par exemple, les forces spéciales ont fait exploser une bombe sur la place près de la rue de Çağçağ.

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Le peuple de Cizre aux barricades

Quelques heures après l’annonce du couvre-feu, et de l’interdiction de sortir dans les rues, à Cizre les habitants ont mené des actions et ont manifesté. Pour bloquer les véhicules blindés de la police les habitants ont fermé les rues. Dans les quartier de Yafes, Orhan Doğan, Arîn Mîrxan ve Kobanê le peuple a construit des barricades. Et dans d’autres quartiers des tranchés ont été creusées. Les gens ont stocké beaucoup de nourriture. Des rassemblements devant les barricades ont été organisés avec des prises de paroles de la part des habitants annonçant le maintien des barricades et le fait qu’ils ne quitteront pas la ville.

Pendant la nuit, un convoi de véhicules blindés des forces spéciales de police a tourné dans les quartiers. A Yafes et à Nur, des attaques ont été mené par. Dans l’attaque de Yafes, un jeune de 15 ans a été gravement blessé par balle à la tête, sa vie est en danger.

Et dans le même temps, les forces armées de l’Etat continuent d’arriver et de s’installer dans la région de Cizre. Après avoir envoyer l’ordre aux professeurs de l’éducation nationale de quitter la région pour 3 jours de vacances, les forces spéciales se sont installées dans les écoles. Et dans les quartiers de Konak et de Yafes, les policiers s’installent dans les internats.

Contre les interdictions, des manifestations à Silopi

Quelques heures après l’annonce du couvre-feu à Silopi, les habitants sont venus faire une prise de parole devant le bâtiment du HDP pour protester. Le député HDP Ferhat Encü a déclaré : « Ces couvre-feux se font en dehors des droits, se fichant éperdument de la présence des civils. Et ces attaques violentes ne régleront rien à la situation. La population de Botan ne peut que se défendre, contre les couvre-feux, contre les interdictions de sortir dans les rues, contre cette barbarie, cette violence. Tout le monde va voir la lutte que le peuple va mener contre cette terreur d’Etat »

sources : Sendika.Org, DİHA